Joie de la Croix

Publié le 10 Mar 2024
joie de La Croix

Exaltation de la Croix et sainte Hélène par Giambattista Tiepolo, Gallerie dell'Accademia de Venise.

Il est paradoxal de célébrer une mise à mort si cruelle et pourtant la Croix est un motif de réjouissance pour les chrétiens que la liturgie souligne dans plusieurs fêtes et hymnes mais particulièrement au milieu du Carême.

  Au milieu des austérités du Carême, les ornements du célébrant passent du violet au rose, les fleurs reviennent et l’orgue ne se contente plus de soutenir le chant. C’est le dimanche de Lætare, « Réjouis-toi ». Certes, la proximité des fêtes de la Résurrection est la source d’une sainte exultation. Pour autant, à l’instar des Byzantins qui, le IVe dimanche de Carême, célèbrent une fête en l’honneur du saint bois de la Croix, l’Église romaine fait station en ce jour en l’église de la Ville éternelle qui symbolise Jérusalem et conserve des reliques insignes de la Passion : Sainte-Croix de Jérusalem. De fait, la Croix rédemptrice et Jérusalem sont aujourd’hui les deux motifs de joie que nous présente l’Église.                           Le nom de la Ville sainte revient plusieurs fois dans les chants de la messe. Tout d’abord l’introït : « Réjouis-toi, Jérusalem, et rassemblez-vous, vous tous qui l’aimez ; tressaillez de joie avec elle, vous qui avez été dans la tristesse » (Is 66, 10). Les psaumes « des degrés » (ou « graduels »), que les Juifs chantaient en se rendant en pèlerinage au Temple, retentissent aussi : « Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion. Il ne sera jamais ébranlé, celui qui habite dans Jérusalem » (trait ; Ps 124, 1) ; « Jérusalem qui est bâtie comme une ville, dont toutes les parties se tiennent ensemble. Car c’est là que montaient les tribus, les tribus du Seigneur, pour célébrer votre nom, ô Seigneur ! » (communion ; Ps 121, 3-4). Et Jérusalem préfigure le royaume des cieux, comme le chante l’hymne du commun de la Dédicace : « Jérusalem, cité bienheureuse, est appelée vision de paix. Elle se construit dans les cieux avec des pierres vivantes ; elle est couronnée d’anges, comme une épouse a son cortège » (Urbs Jerusalem). La Croix s’impose dès le début de l’évangile du Missel romain de 1970 (Jn 3, 14-21) : « Jésus disait à Nicodème : “De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle” » (v. 14-15). Ce passage est…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Pierre Julien

Ce contenu pourrait vous intéresser

Chroniques

Concours Jeunes Talents 2025 : Le Reliquaire bleu

CONCOURS JEUNES TALENTS 2025 | Lauréat | Comme chaque année depuis 8 ans, L’Homme Nouveau a lancé son concours d’écriture Jeunes Talents 2025 entre avril et juin. Cette année, le thème était : « À la manière de G.K. Chesterton… Une nouvelle énigme pour le Père Brown : serez-vous son auteur ? » Découvrez en entier le texte du lauréat. Ce texte est aussi publié dans le numéro d’été (n° 1836), daté du 19 juillet.

+

jeunes talents
ChroniquesAnnée du Christ-Roi

Dom Pateau : Pas de paix véritable sans le règne du Christ

Enquête Quas Primas | Une fausse idée de liberté développée à partir du XIXe siècle a mené à oublier la royauté sociale du Christ pourtant bien demandée par Pie XI. Toute autorité étant réputée venir du peuple et non plus de Dieu, une conduite chrétienne conforme aux commandements divins devient plus ardue. Seule l’instauration du règne du Christ permettra de retrouver une vraie justice.

+

règne du christ-roi paix
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique : Agnus 11 Orbis Factor (temps ordinaire)

Les sources manuscrites de cet Agnus proviennent en majorité d’Italie et on le date du XIVe siècle. Il présente la particularité de posséder une mélodie propre à chaque invocation. L’ensemble est emprunté au 1er mode et une douce paix rayonne de ce chant qui monte progressivement en intensité.

+

grégorien croix introït offertoire agnus dei communion