Le 30 novembre, la Commission européenne entamait la procédure de gel de 13,3 milliards d’euros de fonds européens promis à la Hongrie. Pourquoi ? Selon Bruxelles, le système politique hongrois est basé sur la corruption. Les passations de marchés publics manqueraient de clarté et les proches de Viktor Orban, le Premier ministre, s’enrichiraient aux dépens du pays. D’autre part, le système judiciaire manquerait d’indépendance vis-à-vis de l’exécutif qui pèserait sur les juges pour protéger ses clients. Nous sommes bien incapables de confirmer ou d’infirmer pareilles accusations. En revanche, dans tous les pays, il existe une certaine dose de corruption. L’ONG Transparency International, de renommée mondiale, publie tous les ans un tableau des pays, étalonnés de 0 à 100, pour indiquer leur degré de résistance à la corruption. Ceux qui sont les plus proches de la « note » 100, sans jamais l’atteindre, sont réputés les plus vertueux. Par contraste, les plus vénaux reçoivent les appréciations les plus basses. Pour 2021, sur cette échelle, figure en tête de liste la Nouvelle-Zélande (88), suivie de peu par la Norvège (85). Le Royaume-Uni (78) devance la France (71) et l’Espagne se contente d’un 61. La Syrie ferme le ban avec un 13 peu élogieux. La Hongrie certes ne décroche qu’un 43 mais elle est devant la Bulgarie (42). Or ce dernier pays, préservé des foudres de la Commission, est pourtant membre de l’Union européenne. Petit détail croustillant, l’Ukraine, dont sont vantées aujourd’hui les vertus, n’a qu’une note de 32. Devoir de s’aligner sur l’idéologie bruxelloise Le quotidien Le Monde, au détour d’un article, dévoile ce qui pourrait être la véritable raison du courroux de Bruxelles à l’égard de Budapest. La Hongrie s’opposerait « à de nouvelles sanctions contre la Russie, avec laquelle elle maintient des liens, et reste le seul pays de l’Otan, avec la Turquie, à ne pas avoir ratifié l’adhésion à cette alliance de la Suède et de la Finlande ». Bien sûr, il y a des impératifs stratégiques engendrés par l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Néanmoins, le refus de verser des sommes dues à la Hongrie sous des prétextes divers sert aussi de moyen pour obtenir un alignement de ce pays sur l’idéologie prônée à Bruxelles. Au point, et c’est là le plus grave, qu’aurait eu lieu un vote par les 27 : une législation spécifique destinée à aire céder idéologiquement la seule Hongrie et plus marginalement la Pologne.…
2024, l’année de l’Occident détrôné
Décryptage | Cette année 2024 a marqué un pas supplémentaire dans le recul de l'Occident au Moyen-Orient, place laborieusement acquise au cours du XIXe siècle. De son côté, la Chine prend indubitablement la place des États-Unis, brandissant les intérêts en lieu et place des droits de l'homme.