La lèpre stagne. Soyons généreux pour la 62e Journée mondiale des lépreux!

Publié le 14 Jan 2015
La lèpre stagne. Soyons généreux pour la 62e Journée mondiale des lépreux! L'Homme Nouveau

La Journée Mondiale des Lépreux se déroule désormais sur trois jours, du 23 au 25 janvier. À son approche, la Fondation Raoul Follereau fait le point sur l’avancée de la lutte contre la lèpre dans le monde. Un combat porté par les organismes caritatifs, donc par nos dons.

10 000 bénévoles participeront à la quête mise en place pour la prochaine journée mondiale des lépreux. Traditionnellement fixée au dernier dimanche de janvier, elle bénéficie d’une autorisation d’extension les deux jours la précédant.
Cette quête revêt une importance capitale. La lutte contre la lèpre ne fait en effet plus partie des priorités des pays occidentaux car elle n’existe plus, ou très peu, dans les pays riches et à bon niveau d’hygiène. Elle se concentre à 72% en Asie du Sud-Est, à 15% dans les Amériques et à 10% en Afrique. Des zones géographiques dans lesquelles les pays concernés n’ont pas toujours les moyens de consacrer les sommes nécessaires aux soins et à la recherche.

Ce sont donc l’OMS et les organismes caritatifs qui prennent en charge la lutte contre la lèpre. L’OMS fournit gracieusement la polychimiothérapie qui guérit le malade en six ou douze mois, selon si sa lèpre est paucibacillaire ou multibacillaire. Mais de nombreux coûts restent à la charge des associations membres de la Fédération des associations internationales luttant contre la lèpre dans le monde (ILEP). Les organismes ont besoin d’argent pour assurer le dépistage qui implique un personnel médical nombreux. Des médecins et infirmiers, spécifiquement formés, sont déployés de 5 à 10 jours consécutifs sur des territoires très dispersés, parfois peu accessibles, où de nouveaux malades ont été localisés. Et le dépistage reste fastidieux dans ces zones reculées, dépourvues d’électricité et aux conditions de vie sommaires. La Fondation Raoul Follereau met également l’accent sur la réinsertion des malades afin de ne pas les laisser livrés à l’exclusion et à la mendicité. Chaque patient fait l’objet d’un suivi individuel, adapté à son handicap. L’un bénéficiera d’une bourse d’études, un autre d’une aide pour créer un projet d’élevage ou de culture, et les enfants seront scolarisés. Les actions de sensibilisation et la recherche menée contre la maladie sont également assurées en grande partie par ces organismes.

200 000 nouveaux cas de lèpre par an

Or les besoins ne décroissent pas. La lèpre stagne. Si le nombre de cas annuels détectés a réduit de 550 000 depuis 2000, on en compte encore 200 000 nouveaux par an à travers le monde.
À cela, plusieurs causes.

La difficulté à identifier les malades tout d’abord. L’accès compliqué à certaines zones touchées, les conditions de la détection sur le terrain en sont les premières causes matérielles. S’y ajoute l’immense travail à réaliser pour identifier les personnes atteintes. Sur 2 millions de personnes dépistées, 20 000 cas seront trouvés, qui propagent la lèpre. Enfin la présence du virus est très difficile à établir : le malade doit être porteur de très nombreux bacilles pour que la contamination soit repérable. Le premier symptôme visible de la maladie est une tâche sur la peau, doublée d’une insensibilité à cet endroit. Mais ce signe peut n’intervenir que plusieurs années après l’infection par la mycrobactérie. Un dépistage précoce permet évidemment d’éviter les séquelles et au malade de reprendre une vie normale une fois le traitement effectué.

Une autre raison de la stagnation du nombre annuel de personnes atteintes de la lèpre réside dans la difficulté à soigner le virus. Si la polychimiothérapie, composée de trois antibiotiques, tue le bacille dans la plupart des cas, les soins restent inefficaces pour 10% d’entre eux du fait de résistance aux antibiotiques. Le taux de rechutes est de 1,5%. Et si le bacille, qui se multiplie tous les 15 jours seulement, est faiblement contagieux – à titre de comparaison, le staphylocoque doré met, lui, une demi-heure-, la lèpre se répand tout de même du fait de sa lente incubation, si tardivement visible.

Afin de faire reculer la lèpre, l’ILEP et l’Organisation mondiale de la Santé se sont fixé trois objectifs principaux à l’horizon 2018 : stopper la contagion, prévenir les invalidités, c’est-à-dire prendre en charge la maladie le plus précocement possible, et faire reculer l’exclusion, corollaire de la maladie. Elles poursuivent leurs efforts en matière de recherche, afin de mettre en place un nouveau traitement, d’élaborer un test de dépistage, de surveiller les résistances et de tenter, toujours, de trouver un vaccin contre le virus. Des objectifs qui devraient nous laisser d’autant moins indifférents que sont comptabilisés en France environ cent nouveaux cas par an, localisés dans les DOM-TOM, pour moitié à Mayotte.

Notons que l’action de la Fondation Raoul Follereau ne se cantonne pas, comme on le croit trop souvent, à la lutte contre la lèpre. Elle soutient plus de 350 projets et programmes dans une trentaine de pays, parmi lesquels la France, où elle travaille à favoriser la réinsertion par l’emploi de nombreuses personnes en difficulté.

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