La Bibliothèque politique et sociale | De la primauté du bien commun contre les personnalistes

Publié le 06 Jan 2025
bien commun Charles De Koninck La Primauté du bien commun
> Lettre Reconstruire n° 42 (décembre 2024) | La Bibliothèque politique et sociale 

  Issu d’une conférence, l’in­térêt de De la primauté du bien commun contre les personnalistes dépasse le cadre immédiat de sa rédaction. L’ouvrage est signé Charles De Koninck, alors doyen de la faculté de philosophie de l’Université Laval, à Québec. Publié pendant la Seconde Guerre mondiale, à la suite d’un désaccord sur la teneur d’un manifeste d’intellectuels européens contre le totalitarisme, l’ouvrage aborde de front la question de la dignité de la personne et de son articulation avec le bien commun. Il s’insère, bien évidemment, dans le contexte de l’émergence des totalitarismes, contexte qui, s’il a évolué, n’a pas non plus totalement disparu. Derrière Mgr Michel Schooyans qui parlait dans un livre éponyme de la dérive totalitaire du libéralisme, on peut affirmer l’existence d’un totalitarisme libéral, égale­ment analysé par l’italien Augusto Del Noce.

Le totalitarime : un personnalisme

C’est aussi cette forme contemporaine du totalitarisme qui donne tout son intérêt au travail de Charles De Koninck. Dans la remarquable introduction qu’il a écrite pour la réédition de De la primauté du bien commun, Sylvain Luquet précise : « Il était nécessaire de mettre en lumière ce qui de tous restait inaperçu : que le totalitarisme est lui-même en son fond un personnalisme. (…) Rappeler la dignité de l’homme contre ceux qui pratiquement la nient est une bonne cause. Mais leur opposer cette dignité comme un absolu, c’est en quelque sorte leur emboîter le pas. » Dans les premières lignes de son livre, De Koninck écrit ainsi : « Le péché des anges fut une erreur pratiquement personnaliste : ils ont préféré la dignité de leur propre personne à la dignité qui leur serait venue dans la subordination à un bien supérieur mais commun dans sa supériorité même. » On ne résume pas un tel livre, qui nécessite d’être lu la plume à la main et en s’extrayant du contexte dans lequel il est né. Sa réédition avec l’introduction de Sylvain Luquet en offre une occasion à saisir.  

Charles De Koninck, Œuvres, tome II, vol. 2, La Primauté du bien commun, Hermann, 460 p., 55 €. show large l97827637591351 La Primauté du bien commun

La Rédaction de Reconstruire

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