L’avant est terminé, tant mieux

Publié le 23 Déc 2017
L’avant est terminé, tant mieux L'Homme Nouveau

Ça y est, enfin ! C’est presque fini, Noël arrive et signe la fin de l’avant… Et de l’Avent aussi bien sûr. Mais avouons que nous ne sommes pas fâchés que le Christ naisse enfin pour que s’achève l’avant-Noël, ce temps de la grande liturgie du commerce où l’on nous somme à tous les coins de rues et à longueur de tracts d’acheter des cadeaux par dizaines, tandis que les journalistes enquêtent sur le stress généré par les emplettes de fin d’année ou les pires cadeaux à offrir à sa belle-mère. Alors nous avions hâte de voir se consumer les quatre bougies de nos couronnes qui égrènent les dimanches de l’Avent pour que le Père Noël reparte définitivement au fond de sa cheminée et que les réclames publicitaires se fassent (un peu) moins agressives et omniprésentes. Nous n’avions pas encore installé notre crèche que les géants d’Internet nous parlaient déjà de revendre les cadeaux qui ne nous auraient pas plu. D’ailleurs, nous n’avons même pas fini de nous rendre compte que nous n’avons pas tenu nos résolutions de 2017 qu’on nous demande de prendre celles de 2018, résolutions qui consistent générale­ment à acheter un forfait Internet révolutionnaire ou un abonnement à l’année pour une salle de fitness. 

Toujours plus connecté

Bref, nous aspirions à profiter de l’Avent pour nous connecter un peu plus et un peu mieux à l’essentiel et voilà que, cette année encore, les magasins ont profité de l’avant pour nous vendre un Noël toujours plus connecté avec force smartphones, tablettes et haut débit. 

Malgré tous nos efforts de charité, nous trouvons un peu fort de café que les mêmes qui hurlent à la vision de la moindre petite croix se repaissent de la joie de Noël pour vendre toujours plus et, comme chaque année, nous avons eu le sentiment de nous faire « voler » Noël par les marchands de dinde surgelée. 

Et puis, en fait de calendrier de l’Avent, nous n’avons pas seulement droit à un chocolat chaque jour car l’actualité, elle aussi, nous a offert, quotidiennement, son lot de petites surprises. Et un mois, cela laisse largement le temps de frôler l’indigestion intellectuelle. Ainsi donc nous avons appris – dans le désordre et de manière non exhaustive – que Brigitte Macron est marraine depuis le 4 décembre d’un panda du zoo de Beauval, des féministes nous ont révélé que les femmes étaient plus petites en taille que les hommes parce qu’elles ont été privées de viande pendant des siècles, Laurent Wauquiez a été élu à la présidence des Républicains, Emmanuel Macron a organisé un énième sommet sur le climat et certains commentateurs ont attribué sans sourciller à l’actrice Marion Cotillard l’épître de saint Paul qu’elle a lu lors de la cérémonie d’hommage à Johnny Hallyday. 

Autant dire qu’il faut faire un bel effort de concentration pour nous rappeler que les lumières qui brillent dans nos villes et villages, spécialement décorés pour l’occasion, n’ont de sens que si elles reflètent la lumière autrement plus éblouissante qu’est le Christ et nous rappellent que nous sommes appelés à être la lumière du monde. 

Alors nous avons pris cette habitude de nous offusquer de ce que Noël soit devenu la fête du consumérisme, parfois justement en revenant de longues pérégrinations au milieu des centres commerciaux pour recevoir comme il se doit nos familles. Mais si beaucoup de nos contemporains ont perdu le sens de cette fête, reste que Noël demeure la fête préférée des Français. Et si nous en sommes attristés, nous le serions bien plus encore si les Français aimaient à retrouver leur famille, partager cadeaux et bons repas pour célébrer la nuit du 4 août 1789. 

Quelle fête pour les isolés ?

Mais jusqu’à preuve du contraire, on n’a vu aucune statistique sur le nombre de personnes souffrant de solitude à l’anniversaire de l’abolition des privilèges ni aucune association caritative mobilisée pour offrir aux personnes seules ou nécessiteuses des festivités républicaines dignes de ce nom. Pour Noël, en revanche, nous savons que 19 % des personnes âgées célèbrent seules la naissance du Sauveur et souffrent de l’éloigne­ment de leur famille. Et nous savons aussi que de nombreuses personnes donnent de leur temps ce jour-là pour partager un peu de la joie de la crèche avec ceux qui n’en connaissent que le dénuement. 

Alors, cette année encore, allons, le cœur joyeux, déposer au pied de l’Enfant-Jésus les belles choses et les misères de l’année écoulée. 

Chers lecteurs, nous vous souhaitons à tous un beau et saint Noël ! 

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉditorialCarême

Le bon Dieu en haut-débit

Éditorial du Père Danziec | Le monde a beau vivre des mutations diverses et variées depuis son origine, le mystère du Calvaire, telle une ancre stabilisatrice, s’offre aux hommes pour les guérir de leurs agitations parfois contradictoires. La croix est arche du Salut et instrument de notre Rédemption.

+

Chartreuse débit dieu carême
Éditorial

Notre quinzaine : Quelle révolution américaine ?

Éditorial de Philippe Maxence | S’il est bien sûr encore trop tôt pour mesurer l’impact exact de la « révolution » Trump, force est de constater que les lignes ont commencé à bouger. La visite en Europe du vice-président J. D. Vance, en février dernier, a marqué les esprits. Elle a aussi profondément agité la tranquillité suffisante de la nomenklatura européenne.

+

révolution Vance
Éditorial

Poser un regard chrétien sur l’actualité

Éditorial du Père Danziec | Dans le monde, le chrétien est amené à poser un regard chrétien sur ce qui se passe. Ce qui distingue les catholiques d’hier et d’aujourd’hui d’avec le monde réside dans ce triple regard de Foi, d’Espérance et de Charité qu’ils posent sur les évènements.

+

Poser un regard chrétien sur l'actualité
Éditorial

Au-delà du martyre, construire un ordre social chrétien

Éditorial de Maitena Urbistondoy | Le martyre des carmélites nous interpelle : sommes-nous prêts à construire une société où de tels sacrifices ne seraient plus nécessaires ? Le règne social du Christ est un devoir. Les martyres de Compiègne, par leur oblation, témoignent de la puissance de la foi. À nous de répondre par l’action, pour que justice, charité et vérité règnent en harmonie.  

+

société chrétienne martyr
ÉditorialAnnée du Christ-RoiDoctrine socialeLettre Reconstruire

Reconstruire : Pour une année du Christ-Roi !

Lettre Reconstruire | Éditorial | L’année qui commence sera placée particulièrement sous le signe du Christ-Roi. En décembre prochain, en effet, l’Église célébrera le centenaire de la parution de l’encyclique Quas Primas du pape Pie XI. Dans cette encyclique, le Pape dénonçait la « peste » du laïcisme, de manière vigoureuse. Le « laïcisme », c’est-à-dire l’oubli et la négation, théorique et/ou pratique de la souveraineté de Dieu.

+

Christ roi de l'univers christ-roi
Éditorial

Notre quinzaine : Arius toujours vivant !

Éditorial de Philippe Maxence | Par un effet de la Providence, nous célébrerons cette année à la fois une année jubilaire, l’anniversaire du concile de Nicée et le centenaire de l’encyclique Quas Primas sur la royauté du Christ. Autant d’événements qui ne peuvent laisser indifférent un chrétien conséquent. Autant d’événements, surtout, qui soulignent l’importance décisive de la foi.

+

Arius