Le centurion qui crut en Jésus (2/3) : Une foi admirable, modèle d’humilité

Publié le 21 Mar 2024
centurion foi

Face au Christ, le centurion se reconnaît indigne. © Veronese, Toledo Museum of Art (États-Unis).

Les différents Évangiles ne racontent pas l’épisode de Capharnaüm de la même manière. Ces variations mêmes font du centurion un modèle universel et démontrent la possibilité du Salut offert à toute l’humanité. 

  Trois évangélistes ont rapporté cet épisode (le seul qui leur soit commun mais absent de Marc) : Matthieu 8 et Luc 7 dans des versions proches mais avec des précisions en Luc ; et Jean 4 avec des détails assez nettement divergents (le centurion devient officier du roi, le serviteur est son fils, etc.). Est-on en présence d’un père intercédant pour son enfant ou d’un maître intervenant pour son serviteur ? Le plus probable est qu’il s’agit de son fils, peut-être au sens large. Ce qui compte, c’est que le centurion manifeste une foi pure, admirée par Jésus, une foi vivante car animée par la charité. En effet, sa charité est soulignée : il aime son enfant, il a des amis et les anciens témoignent de son véritable amour pour la nation juive. Cet amour est concret : ce soldat étranger, cet occupant païen, a financé la construction de la synagogue. Jésus reconnaît en lui – plus qu’en tout Israël ! – la foi, la charité, l’humilité : l’esprit de l’Évangile. En Luc, ce centurion est la seule personne admirée par Jésus. Sa foi n’est pas le résultat mais la cause du miracle de Jésus.  

Les personnages

Jésus arrive dans la ville où il s’est installé pour commencer son ministère. Il réalise alors cette guérison à quelque distance, manifestant son pouvoir divin. Les autres personnages sont l’enfant (mourant puis guéri) et des porte-parole : des anciens de la ville et des amis du centurion. Mais c’est bien le centurion qui est le plus important dans l’intrigue, de façon paradoxale puisqu’il est physiquement absent. Il est soldat, étranger (peut-être syrien plutôt que romain), païen : un repoussoir pour les Juifs. Il le sait et se tient donc éloigné. Ce centurion qui prie Jésus, l’appelant « Seigneur », est fort probablement un « craignant-Dieu » : un païen séduit par le judaïsme mais rebuté par ses exigences, comme la circoncision ou les interdits alimentaires. Il se contente donc de rester sur le…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Abbé Alban Cras (FSSP)

Ce contenu pourrait vous intéresser

Église

Du miel d’Azille pour Noël !

Afin de financer elles-mêmes des travaux d’isolation et de toiture, les chanoinesses d'Azille se sont lancé comme défi de vendre au moins 2 500 miels et sirops avant le 30 novembre.

+

azille miel
ÉgliseAnnée du Christ-Roi

Abbé Matthieu Raffray : un siècle après Quas Primas, l’actualité brûlante du Christ-Roi

Enquête Quas Primas 12 | Dans le cadre de notre enquête pour le centenaire de l'encyclique Quas Primas, l’abbé Matthieu Raffray rappelle la portée prophétique du texte de Pie XI : face aux idéologies totalitaires de son temps, le Pape affirmait que seule la soumission des peuples à la Royauté du Christ pouvait garantir la paix. Un appel toujours pressant dans un monde livré à de nouvelles menaces.

+

quas Primas christ roi
ÉgliseLiturgie

Veiller dans la joie du Règne à venir

L’Esprit de la liturgie | À la fin de l’année liturgique, les lectures rappellent avec gravité la venue du Christ en gloire, tandis que commence l’Avent. De la fête du Christ-Roi au premier dimanche de l’Avent, la liturgie nous invite à accueillir le Règne de Dieu dès maintenant.

+

christ-roi règne joie
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique | Kyrie 13, Stelliferi Conditor orbis (Fêtes des saints)

Voilà un beau Kyrie du 1er mode, tout en progression intensive, du début jusqu’à la fin. Il est daté du XIᵉ siècle. Il suit un schéma en abcc’ : trois Kyrie identiques, trois Christe identiques mais avec une mélodie différente de celle des Kyrie ; deux Kyrie identiques mais originaux, et le dernier dédoublant la mélodie des deux avant-derniers Kyrie, avant une finale qui lui est propre. 

+

kyrie communion