Le De Regno de saint Thomas d’Aquin

Publié le 08 Juil 2024
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Benozzo Gozzoli, Le triomphe de st Thomas d'Aquin (Musée du Louvre).

La Bibliothèque politique et sociale | Lettre Reconstruire n° 38 (juillet 2024)   

Après la mise en avant de l’Éthique à Nicomaque et des Politiques d’Aristote dans l’édition de Garnier Flammarion, la Bibliothèque politique et sociale propose de se pencher sur les ouvrages politiques de saint Thomas d’Aquin.

  L’un des ouvrages politiques de saint Thomas d’Aquin parmi les plus diffusés fut assurément le De Regno. Ce dernier, cependant, offre quelques difficultés. Passons sur celle de son titre exact qui concerne surtout les historiens. Plus sérieuse est celle du texte qui relève de saint Thomas lui-même. Le De Regno, en effet, est un texte inachevé et la suite a été rédigée par le dominicain Ptolémée de Lucques. Selon la commission Léonine celui-ci a pris le relais à partir du § 4 du chapitre VI du Livre II. Au sens où il est destiné au jeune roi de Chypre, Hugues II de Lusignan, qui devait mourir à l’âge de 15 ans, ce traité est souvent considéré comme un écrit de circonstances. Il n’en expose pas moins des principes politiques, et, à ce titre, il reste toujours pertinent de le lire.

Viser le bien commun

Saint Thomas d’Aquin réaffirme la naturalité de la condition politique de l’homme. « Ce n’est pas là un “contrat social” libre­ment consenti, écrit en commentaire le dominicain Garrigou-Lagrange, c’est une conséquence de notre nature. » L’Aquinate rappelle également que la fin visée est le bien commun et que « ce bien commun de la multitude est plus grand et plus divin que celui d’un seul ». Or, pour arriver à cette fin unique, il faut une unité de direction, ce qui détermine le gouvernement d’un seul comme étant le meilleur. Reste, enseigne encore saint Thomas, selon le principe que la corruption du meilleur est la pire, le gouver­nement d’un seul qui ne poursuit pas le bien commun dégénère en tyrannie. Il étudie donc les moyens d’éviter celle-ci et insiste sur les vertus du roi : la prudence, la justice, l’équité et la magnanimité. Si ces vertus doivent être celle du roi, celui-ci, de son côté, « doit poursuivre dans la cité soumise…

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