Le Gender ou le boeuf et la grenouille

Publié le 08 Nov 2012
Le Gender ou le boeuf et la grenouille L'Homme Nouveau

Dans des temps pas si éloignés de nous où l’on appelait sans crainte un chat un chat et un chien un chien, lorsque l’on croisait un homme tenant en laisse une brosse à dents, la société entière, du bas en haut de l’échelle sociale, s’accordait sur le fait qu’une case du chef d’icelui devait être manquante, voire après la révolution industrielle qu’un fusible avait dû sauter sous son couvre-chef. Dans les cas les plus sérieux l’établissement de Sainte-Anne prenait alors en pension le malheureux.

Puis soudain, dans les vapeurs de l’après-guerre, les membres des académies germano-pratine d’ici ou d’ailleurs noyèrent leur ennui morbide dans les fumées de pharmacopées orientales et dans des pratiques que la morale réprouve et qui d’après un récit biblique coûta cher aux villes de Sodome et de Gomorrhe. Bref si l’histoire ne manque pas de sel et pour cause, essayant de créer quelque chose de nouveau ils s’enfoncèrent dans une vie de stupre réinventant ce qui dans toute l’histoire de l’humanité est le prodrome maintes fois répété d’une apocalypse.

Seulement impossible pour ces intellectuels autoproclamés de vivre seuls leur immuno-dépression, cela eût été contraire à leur activiste charité. Il fallait donc prouver que le navire amiral qui transporte l’humanité vers son destin était semblable à leur radeau de la Méduse voire pour les plus farouches à la nef des fous qui les conduit de la gay pride à la trithérapie, d’un vice à l’autre et vice versa !

De même que le fou pense que ce sont les autres qui sont fous, ils décidèrent de renverser la situation et décidèrent en congrès à Pékin en 1995 qu’il était urgent d’appeler un chat un chien. Le principe du Gender était né et le monde indifférent à l’apparition de cette chimère diabolique fit entendre un silence assourdissant (après tout Néron jouait de la lyre en regardant l’incendie de Rome qu’il avait lui-même ordonné).

Pekin egalite

Le principe du Gender est le suivant : la nature a tort et l’on va redresser le monde.

Mais de même qu’une mauvaise équipe de foot ne peut pas changer les règles du jeu en cours de partie pour gagner, nos féministes de choc peuvent faire la danse du scalp autour de l’Académie de Médecine : les lois de la nature sont immuables, seuls un homme et une femme peuvent procréer, seule la femme peut enfanter.

Il y eut un jour, il y eut une nuit et Dieu vit que cela était bon et depuis le commencement du monde personne ne remet en cause la Création dans sa beauté et son incroyable complexité. L’on nous parle et à juste titre de l’équilibre précaire de la nature, que le battement d’aile d’un papillon en Amazonie peut provoquer un désastre en Europe, que nous devons pour cela respecter la nature de crainte de détruire la planète. Cela est juste d’un point de vue humain et chrétien.

Et voilà que cette troupe bancale et hallucinée a décidé de changer les règles: un être humain ne naît pas homme ou femme mais indéfini (voire mal fini). Il choisit selon son désir ce qu’il veut être, changeant à loisir ainsi qu’un caméléon capricieux. À partir de cette nouvelle règle du jeu chacun choisit le rôle qu’il veut jouer: hétéro, gay, lesbien, transsexuel, bi, tri (et la liste n’est pas définitive, l’imagination n’ayant dans ce cas aucune limite). Tristes pantins, ils ne font que reprendre dans une version plus violente le péché originel :

« Vous serez comme des dieux ».

Mais pourquoi s’arrêter là ? Si l’on peut choisir après le sexe, pourquoi pas la couleur de peau, la couleur des yeux, le nombre de bras (pourquoi Shiva aurait-il le monopole ?), puis aussi des yeux derrière la tête, bien qu’il semblerait que certaines mères de famille en soient déjà dotées (des témoignages d’enfants turbulents tendraient à confirmer la chose) ?

Continuons

Changeons aussi d’espèce, lapin, singe (quelques-uns de nos contemporains ayant là une avance certaine), vache (une sacrée bonne situation en Inde) et pourquoi se limiter aux mammifères ? Agrégeons aussi les oiseaux, les poissons, les insectes et, pourquoi pas ?, pour éviter un intolérable sectarisme les protozoaires et autres bactéries ?

Continuons

Après l’animal passons au végétal. On dit bien une belle plante en parlant d’une jolie femme, ou une mauvaise graine en parlant d’un ado difficile.

Continuons

La direction est prise, passons au monde minéral, gemmes et pierres (pas seulement pour le cœur).

Continuons

Et pourquoi rester dans l’Être ?

Pourquoi pas le néant………………? 

Dans la fable de La Fontaine qu’arriva-t-il à l’orgueilleuse grenouille ?

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