Si vous n’aimez ni les fruits ni les légumes, vous êtes aptes à faire face à la crise économique. Votre santé s’en ressentira certainement, mais votre porte-monnaie s’en portera mieux. Il va donc falloir choisir.
C’est ce qui ressort indirectement d’une enquête menée par l’association Familles rurales. Chaque année, ce mouvement familial s’intéresse aux prix des fruits et des légumes dont les politiques de santé, au plan mondial, européen et national, nous vantent les mérites. Du panier – estival – de la ménagère, Familles rurales a retenu huit fruits [Pomme (Golden) ; Melon (Charentais) ; Abricot (Bergeron) ; Cerise (Burlat/Bigareau) ; Fraise (ronde) ; Pêche (blanche) ; Nectarine (blanche) ;Poire (Conférence)] et huit légumes [Aubergine (longue) ; Carotte (Nantaise) ; Courgette (longue), Haricot vert ; Poivron (vert) ; Pomme de terre (Bintje) ; Tomate (grappe) ; Salade (laitue)]. Deux relevés de prix ont été effectués, l’un en juin et l’autre en juillet, dans plus de 20 départements.
Tout commence par une bonne nouvelle : entre juin et juillet, les prix ont globalement baissé :– 4,3% pour les fruits et – 17,8% pour les légumes. Ce sont particulièrement les fruits et les légumes de saison qui profitent de la baisse, à l’exception du prix du melon, qui subit une augmentation. L’association familiale a cependant noté une grande disparité selon les régions. Ainsi un kilo de tomates pouvait être payé 1, 29€ dans les Côtes d’Armor contre 3,30 dans la Marne. Si vous aimez les tomates, il est préférable de respirer l’air du large.
Mais la véritable leçon de cette enquête, qui a lieu tous les ans depuis 2006, se situe ailleurs. Entre 2007 et 2008, les prix des fruits et des légumes ont subi une hausse. Selon Familles rurales : « Entre 2007 et 2008, le prix moyen des fruits a augmenté de 15,14 % au kilo puisqu’il s’élevait à 3,17 euros en 2007 et à 3,65 euros à l’été 2008. De même, le prix moyen des légumes s’établissait à 2 euros le kilo durant l’été 2007 contre 2,21 euros en 2008, soit une hausse de 10,5 %. »
S’étant intéressé également à l’origine des produis, l’association familiale remarque que les produits français sont plus chers que les produits étrangers.
D’où deux questions : pourquoi cette augmentation et pourquoi les produits français ? Surtout dans un pays qui fut naguère un nation principalement agricole. L’un des premiers devoirs du politique n’est-il pas de créer les conditions nécessaires pour bonne une production des denrées nécessaires à la vie (on n’ose pas dire à la survie) d’un peuple ?
À défaut de trouver une réponse claire à ces questions, il va falloir se mettre à cultiver son jardin, voire son balcon. Histoire de ne pas casser son cochon à chaque fois que l’on veut manger une tomate.
Crise agricole : faux-semblants et miroirs aux alouettes
L’accord du Mercosur est dans l’actualité, mais aussi scandaleux soit-il, il n’est qu’un des nombreux problèmes auxquels font face les agriculteurs français. Depuis longtemps, des substances interdites en Europe sont utilisés pour les produits importés, les groupes français se développent en Afrique au détriment de nos paysans, les lois destinées à leur garantir un juste prix sont détournées...