Le pape Pie XII, au-delà de la légende noire

Publié le 02 Mar 2015
Le pape Pie XII, au-delà de la légende noire L'Homme Nouveau

Ce 2 mars est un double anniversaire pour le pape Pie XII : celui de sa naussance et celui de son élection pontificale. L’occasion de revenir sur plusieurs ouvrages publiés sur ce pape. De valeurs inégales, ces biographies mettent l’accent sur tel ou tel aspect de la riche personnalité de Pie XII. Parmi elles, celles de Pierre Milza ou de Gordon Thomas méritent une analyse plus approfondie.

Des livres sur Pie XII paraissent régulièrement, en diverses langues. Certains apportent des lumières nouvelles sur tel ou tel aspect, d’autres sont décevants parce qu’ils ne prennent pas la mesure de pontificat qui aura duré près de vingt ans. Le Secret de Pie XII de Gordon Thomas, historien de l’espionnage, appartient à la première catégorie parce qu’il met en lumière, comme l’indique son sous-titre, « le réseau secret du Vatican pour sauver les Juifs de Rome ». Le Pie XII de Pierre Milza relève, hélas, de la seconde catégorie.

Manque de connaissance

Milza, ancien professeur à l’École des Sciences politiques, est un spécialiste de l’Italie contemporaine et de l’Histoire des relations internationales. L’Histoire de l’Église lui est très largement étrangère comme il le reconnaît (p. 445). Ce qui le conduit à commettre un nombre vraiment trop élevé de bourdes et d’erreurs et à présenter de façon obscure certains faits ou situations.

Sans s’attarder à faire une critique point par point de ce livre, on peut relever sa thèse centrale : « montrer combien a joué sur le prélat son attachement viscéral à sa Rome natale, combien son ascétisme et son mysticisme ont pesé sur l’Histoire ». Le futur Pie XII appartenait à ce qu’on appelait la « noblesse noire », au service des papes de génération en génération. Son père, Filippo, était avocat à la Rote romaine et avocat consistorial. Un de ses cousins, Ernesto, eut un rôle important dans les finances pontificales sous Léon XIII. Son frère, Francesco, lui aussi avocat consistorial, sera un des principaux négociateurs des accords du Latran qui ont réglé la « Question romaine » en 1929. Mais la romanité d’Eugenio Pacelli ne fut pas que géographique et historique. Elle était aussi spirituelle et doctrinale, ce que ne perçoit pas du tout Pierre Milza. Il y a eu, à partir du milieu du XIXe siècle, donc à partir du…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCultureLes croisades au risque de l'Histoire

Les Croisades (1) | La première croisade

HORS-SÉRIE « Les croisades au risque de l'Histoire » | Considérée par beaucoup comme la seule véritable, la première croisade, qui répondait à un appel de l’empereur byzantin Alexis Comnène, mena les pèlerins à Jérusalem au bout de trois ans de luttes, marches, rivalités et autres épreuves. Des principautés s’y établirent l’une après l’autre, et assurèrent une présence chrétienne en ces Lieux saints pendant près de deux siècles.

+

croisade
À la uneCultureLectures

Charles et Zita, exemple d’engagement dans le mariage

Recension jeunesse | La rédaction de L’Homme Nouveau vous propose une page recension de lectures jeunesse pour les vacances, avec un choix éclairé de quelques histoires à lire ou faire lire, notamment Charles et Zita, un destin pour la paix, de Clotilde Jannin, et d'autres activités. À retrouver dans le n°1836.

+

visuel articles zita zita
Culture

De l’ekklesia à la basilique : les mots de la foi

C’est logique ! de François-Marie Portes | L’été est souvent l’occasion de redécouvrir le patrimoine chrétien de nos églises et abbayes. Mais au-delà des pierres, que disent les mots que nous utilisons pour les désigner ? De la basilique à l’église, du qahal hébreu à l’ekklesia grecque, plongée dans l’héritage sémantique du christianisme.

+

ekklesia basilique