Le 9 novembre, l’église Saint-Étienne de Tonnay-Charente a été victime d’une profanation. La porte du tabernacle a été brisée et les hosties jetées à terre. Si les responsables n’ont pas encore été arrêtés, l’absence de vol, la nature des faits et une croix retournée laissent penser à un acte satanique. Mgr Colom, évêque de La Rochelle et Saintes a accepté de revenir pour nous sur cette profanation.
L’église de Tonnay-Charente, située dans votre diocèse, a été profanée samedi 9 novembre, comment avez-vous été mis au courant des faits ?
Un paroissien a découvert les faits samedi soir lorsqu’il est venu fermer l’église Saint-Étienne. Il a prévenu le curé, le Père Evens Joseph, qui a constaté l’ampleur des dégâts. Le tabernacle a été forcé, les hosties répandues par terre, la lunule dans laquelle se trouvait une hostie pour l’adoration a été volée, une statue a été brisée et une tapisserie avec une croix a été retournée. Nous ne sommes donc pas face à un simple vol, mais bien face à un acte de profanation, le pire vandalisme ! Ceux qui ont commis ces actes s’en sont pris au trésor le plus précieux de l’Église : le Saint Sacrement.
Des faits similaires se sont-ils déjà produits dans votre diocèse ?
Hélas, c’est déjà arrivé. Peut-être pas avec la même intensité, mais l’église Saint-Vivien de Pons, dans le sud du diocèse, a également subi une profanation il y a quelques mois et nous avons constaté quelques vols et dégradations. Pour autant, je ne crois pas que mon diocèse soit plus spécialement touché. Ces actes se multiplient. Ayant été mis au courant rapidement j’ai souhaité avertir les médias nationaux et locaux, nous en avons assez !
Avez-vous une piste d’explication concernant la multiplication de ces actes ?
Tant que nous n’aurons pas les coupables, nous ne connaîtrons pas les raisons. Est-ce lié au satanisme ? Je n’en sais rien. Il est sûr que ce ne sont pas des voleurs, le ciboire n’a pas été volé. C’est du vandalisme et de l’antichristianisme. Les auteurs s’en sont pris à ce que nous avons de plus précieux. Ils auraient pu s’arrêter au bris de statues mais non, ils sont allés au tabernacle, là où se trouve le Saint Sacrement.
Comment réparer cette profanation ?
Une messe va être dite. Pourront y assister tous ceux que ces actes ont choqués. Il y a une liturgie en l’honneur du Saint Sacrement au cours de laquelle le prêtre pourra demander de prier particulièrement pour la communauté chrétienne qui a été blessée et réparer une offense faite à Notre-Seigneur par la profanation des hosties.
L’église a-t-elle été fermée ?
Les gendarmes sont venus et ont fait leur constat. L’église n’a pas été fermée, elle reste ouverte pour les paroissiens. Il ne faut surtout pas fermer nos églises. Nous n’avons pas la chance, faute de prêtres, d’avoir la messe dans toutes les églises tous les dimanches. Si nous les fermions, nous ferions le jeu des responsables de ces profanations. Dans notre région, qui est touristique, nous avons la chance d’avoir de très belles églises romanes, très visitées, nous devons les garder ouvertes. En prévention, nous pouvons suivre les recommandations des gendarmes et renforcer les portes des tabernacles, souvent vieilles et peu solides. Nous n’avons pas les moyens de mettre un gardien dans chaque église.
Retrouver notre dernier numéro Mgr Aillet parle, profanations d’églises : ça suffit !