Durant l’été, six églises ont été incendiées en Nouvelle-Calédonie. Il s’agit d’attaques inédites de la part des indépendantistes kanaks, qui démontrent leur radicalisation aveugle.
Des six églises qui ont été vandalisées durant les manifestations indépendantistes en Nouvelle-Calédonie, la plus symbolique fut probablement l’église de Saint-Louis au Mont-Dore, brûlée le 16 juillet. L’édifice, vieux de 156 ans, symbolisait l’ancienneté de l’évangélisation du « Caillou » comme les Calédoniens appellent affectueusement leur terre. L’archevêque de Nouméa, Mgr Michel Calvet, dénonçait dans un entretien donné à Vatican News un acte de vandalisme absurde, en plus d’être honteux. En effet, si les indépendantistes kanaks rejettent la colonisation au sens large, ils démontrent leur ignorance en s’attaquant à l’Église. L’évangélisation n’a pas été une œuvre de colonisation, et elle a d’ailleurs commencé bien avant la prise de possession du territoire. L’Église a été au contraire une protectrice des populations autochtones, permettant en particulier aux jeunes Kanaks d’être scolarisés.
Une évolution inquiétante
Rien ne préparait les connaisseurs de la société calédonienne à cette évolution. Car si les indépendantistes kanaks avaient par le passé fait preuve de violence, ils ne s’en étaient jamais pris à une église. Éric Descheemaeker rappelle ainsi dans la revue Conflits que la société kanake est profondément christianisée. « La plus grande figure de l’indépendantisme kanak, Jean-Marie Tjibaou, était d’ailleurs un prêtre catholique, réduit sur sa demande à l’état laïc afin de poursuivre son engagement politique », explique-t-il. Sans fondement historique, cette nouvelle tendance des indépendantistes s’avère aussi gravement contre-productive. En raison de la prégnance du christianisme dans la société calédonienne, elle met les indépendantistes – déjà désavoués par trois référendums – en porte-à-faux à l’égard de la majorité de la population. Plus largement, cette évolution des manifestants menace leur stratégie de rallier à leur cause les communautés de Wallis-et-Futuna. Ces Polynésiens sont très majoritairement de fervents catholiques. Les Kanaks indépendantistes, en attaquant l’Église, se privent de l’un des rares éléments qui les rapprochent de ces autres insulaires. Rares, car les Kanaks et les Wallisiens-Futuniens proviennent de cultures et d’ethnies très différentes. Les tensions entre les deux populations émaillent leurs rapports sur le territoire de Nouvelle-Calédonie.
Un acteur lointain
Il faut peut-être voir dans ces incendies malheureux – en plus d’être irréfléchis d’un point de vue stratégique – la main d’un acteur minuscule et lointain, l’Azerbaïdjan. Ce petit pays caucasien a une revanche à prendre sur la France depuis que celle-ci a…