Les enjeux du diktat transgenre américain

Publié le 17 Juin 2016
Les enjeux du diktat transgenre américain L'Homme Nouveau

Anéantir la notion même de sexe pour déshumaniser les personnes, détruire la famille et abolir le sacré. Tel est le programme de l’idéologie du Genre, dont les ravages ne font qu’augmenter aux États-Unis. Enhardis par la légalisation du « mariage » homosexuel le 26 juin 2015, les ennemis de Dieu avancent désormais sans obstacle – ou presque. Réactions.

« Nous aurons gagné la bataille des toilettes quand le binaire aura brûlé. » C’est ce qu’affirmait un article récent de The Advocate, publication du lobby LGBT américain, à la veille du décret-loi du 13 mai qui permet aux « transgenres » d’envahir W.-C., douches et vestiaires du sexe opposé dans toutes les écoles et universités publiques du pays sous peine de se voir privées de subventions fédérales (cf. L’HN du 4 juin).

Le « binaire » ? Nom de ­code pour une réalité fondamentale : « Dieu créa l’homme à son image ; Il le créa à l’image de Dieu ; Il les créa homme et femme » (Gn 1, 27). Existe-t-il deux sexes distincts et complémentaires, destinés à s’unir pour procréer et élever des enfants ? Ou, comme le prétend Facebook, un « nombre illimité de genres » qui varient selon la fantaisie de chacun ? « Brûler le binaire », donc. La réalité biologique, voilà la cible.

Cette propagande mensongère s’inscrit dans un « mouvement totalitaire qui inaugure une nouvelle phase de la révolution sexuelle », explique Jennifer Roback Morse, fondatrice du Ruth Institute, qui dénonce la dévastation liée au divorce et à la contraception. L’idéologie du Genre cherche à forcer tout le monde, sans exception, à approuver les fantasmes de quelques-uns. « Depuis la légalisation du “mariage” homosexuel il y a un an, le mouvement LGBT avance à pas de géant », constate Ryan Anderson de la Heritage Foundation, organisation conservatrice basée à Washington. « En quelques mois, on est passé des revendications LGB à la tyrannie T. » Exemple : en décembre dernier, la ville de New York a imposé à ses 8,5 millions d’habitants une loi dite « des droits humains » qui menace d’une amende de 250 000 dollars quiconque est pris en flagrant délit de « harcèlement » contre une personne « transgenre ou de genre décalé » (il y en aurait 25 000 dans la mégapole). Si appeler « monsieur » un homme en minijupe peut vous endetter pour la vie, pourquoi insister sur la vérité ?

New York n’est pas toute l’Amérique. Il fallait aller plus loin. Le 13 mai dernier, fête de Notre Dame de Fatima, le gouvernement américain a déclaré ouvertement la guerre, par son aberrant décret-loi, à l’identité profonde de chaque être humain. Ce diktat qui pulvérise la pudeur n’a pas fini de choquer des millions de parents, d’élus et de citoyens encore doués d’un semblant de raison. Depuis, douze États ont annoncé qu’ils résisteront. Ils refusent de voir leurs établissements éducatifs transformés en « laboratoires pour une expérience sociale à grande échelle qui méprise le processus démocratique » et rend les enfants infiniment vulnérables.

La famille balayée

L’enjeu est de taille. Car il s’agit bel et bien, admet le transsexuel Riki Wilchins, auteur de l’article cité plus haut, d’anéantir « la structure hétérobinaire ». Le but, s’insurge James Dobson, de Focus on the Family, est de « dissoudre les rôles traditionnels de la ­mère et du père, et, à terme, d’éliminer toute référence à mari, épouse, père, mère, frère, sœur, garçon, fille, masculin, féminin au profit de termes neutres comme partenaire, conjoint, parent, enfant ». La cellule de base de la société, la famille, doit être balayée.

Attaque massive et gravissime. D’autant qu’en deux ans, l’opinion publique a basculé. Selon un récent sondage, 54 % des Américains de 18 à 29 ans – ceux qui formeront la génération des futurs dirigeants – estiment que « les parents doivent laisser leur enfant déterminer son Genre » indépendamment de son sexe à la naissance… Ce n’est plus un coup de vent, c’est un tsunami. Les troupes sont en place. À l’université du Colorado, plusieurs milliers d’enseignants du primaire ont suivi depuis 2014 une formation qui leur suggère : « Notre rôle est de créer un espace sécurisant où chaque élève pourra explorer son Genre. »

Dans l’enseignement catholique…

Cet empoisonnement chronique va-t-il s’étendre aux écoles et universités catholiques ? Beaucoup n’ont pas su refuser l’assistance généreuse de Washington. Le chantage financier du gouvernement ne fera donc qu’augmenter la pression pour qu’elles acceptent sans broncher l’idéologie du Genre. En mai dernier, dans un lycée catholique de San Francisco, une enseignante a subitement annoncé qu’elle était… un homme ; elle n’a pas été licenciée. Mgr James Conley, évêque dans le Nebraska, affirme que l’Église continuera de secourir les jeunes qui souffrent de « confusion pathologique » quant à leur identité sexuelle. Mais « nous ne pouvons aider les élèves à grandir en sainteté que si nous les aidons à vivre en accord avec la vérité ». Pas question, dit-il, de capituler face à ce nouvel assaut de « l’athéocratie ».

Ce contenu pourrait vous intéresser

International

Au Niger : l’humiliation de Washington

Le 16 mars dernier, le Niger a décidé d'annuler l'accord de coopération militaire passé avec les États-Unis, mettant fin à douze ans de présence américaine dans le pays, après le départ des Français fin 2023.

+

niger
International

La martingale migratoire italienne

Le 29 janvier, la Cour constitutionnelle albanaise approuvait un projet d’ouverture de centres d’accueil pour migrants, gérés sur le territoire de l’Albanie par les autorités italiennes et aux frais de celles-ci. L’accord entre les deux pays avait été bloqué le 14 décembre dernier à la suite d’un recours devant la Cour constitutionnelle de Tirana déposé par l’opposition albanaise. Cette dernière avait affirmé l’accord violant la Constitution et les conventions internationales. Elle était soutenue par les ONG spécialisées dans l’aide aux migrants.

+

italie