Les migrations sont-elles inéluctables ?

Publié le 08 Juin 2023
migrations

CC BY 2.0, Óglaigh na hÉireann

Dans un article publié en avril dernier dans Le Figaro, Stephen Smith, professeur d’études africaines à l’université de Duke (États-Unis), analyse le défi migratoire auquel est confrontée l’Europe mais également l’Afrique du Nord. Ses propos laissent malheureusement apparaître ces mouvements de populations comme acquis et inévitables. Il base son propos sur ce qui semble aujourd’hui avéré, « la population au sud du Sahara passera de 1,1 milliard d’habitants, aujourd’hui, à 2,2 milliards en 2050 ». Le continent est certes potentiellement riche, en terres cultivables non exploitées et en ressources minières, mais il reste encore aujourd’hui sous-équipé et mal gouverné. Comme déjà en ce début de siècle mais avec une tendance à l’amplification, « l’Afrique du Nord, tout comme l’Europe, n’a vu jusqu’ici que le début des migrations subsahariennes », estime Stephen Smith. Exact si l’Afrique du Nord et l’Europe se considèrent comme les déversoirs naturels de la population subsaharienne en quête d’un avenir meilleur. Pour l’Afrique du Nord, c’est une anomalie en soi puisque cette partie du continent africain est elle-même exportatrice de population vers l’Europe. Mais qu’un journaliste et universitaire prête à ces migrations massives un caractère inéluctable, est-ce bien normal ? Car il faut comprendre ce que ces arrivées intarissables de populations allogènes signifient pour l’avenir de nos pays. Pour ne parler que de la France, si nous retenons les naissances des seuls Français de plusieurs générations, nous sommes en dessous du renouvellement générationnel. Mathématiquement, cela signifie que, dans la durée et si les migrations continuent, comme nous invite à l’accepter Stephen Smith, les Africains et avec eux les migrants venant d’Asie sont appelés à devenir plus nombreux que les autres Français. Gardons-nous d’en faire, de manière inhumaine, un problème racial, même si certains migrants ont déjà choisi ce périlleux moyen de faire valoir des droits d’exception. Contentons-nous de penser à l’avenir de notre culture : nos usages, notre histoire, nos traditions religieuses… Un jour mis en minorité, comment pourrons-nous peser démocratiquement pour préserver l’identité de notre pays ? Trois arguments pourraient être opposés. D’abord, sans l’apport de l’immigration, nous risquerions le dépeuplement, mais nous pourrions faire mieux en matière d’encouragement de la natalité. En outre, au lieu d’implanter le multiculturalisme sur notre sol, il serait plus judicieux de faire partager notre culture aux nouveaux venus. Ensuite, remarqueront les chefs d’entreprise, nous manquons de bras pour faire tourner notre économie. Sur ce plan, quand on parle d’un taux de chômage de 7,1 % et…

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Alain Chevalérias

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