De doux paysages habités de femmes discrètes ornent les murs des premières salles du musée du Luxembourg. Ce sont d’abord des peintures de Maurice Denis et d’Edouard Vuillard : peu de perspective, des couleurs suaves répandues en grands aplats cernés d’un noir léger pour le premier (Juillet, 1892), des séries de touches plus ou moins larges pour le second, avec une partie de son décor monumental destiné à orner le salon-salle à manger de son ami Alexandre Natanson, et aujourd’hui dispersé à travers le monde. Puis, Pierre Bonnard, qui avait été l’initiateur de ce type de peinture selon Isabelle Cahn, commissaire de l’exposition, est représenté par de jolies grandes toiles aux superbes herbages verts intitulées La cueillette des pommes, peut-être aussi prévues pour un décor intérieur.
Environ 90 pièces sont exposées avec, au centre du parcours, une évocation plus précise des arts décoratifs : tapisserie, assiettes, boites à cigare, papier peint, vitraux, abat-jour, éventail… Le groupe des Nabis (« prophètes ») avaient, en effet, l’ambition de créer une nouvelle forme d’art et voulaient supprimer la séparation entre les beaux-arts et les arts appliqués. Ils étaient également marqués par la découverte de l’art japonais.
Des tableaux monumentaux de Maurice Denis illustrant La légende de saint Hubert concluent la visite.
Beaucoup d’œuvres proviennent de collections privées. Une occasion unique de contempler le travail d’artistes qui désiraient « embellir la vie ».
Jusqu’au 30 juin 2019. Musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard, Paris VIe.
Tél. : 01 40 13 62 00. Ouvert tous les jours de 10h30 à 19h et nocturnes jusque 22h tous les lundis.