L’évangile de la Tentation du Christ au désert, au premier dimanche du Carême, rappelle ce qui a fait chuter Adam et Ève, et celui du mercredi des Cendres ce que le Sauveur propose pour notre pénitence : le jeûne, la prière et l’aumône.
Le mot Carême vient d’un terme latin se rapportant au nombre quarante, car il désigne le nombre de jours de jeûne qu’à l’exemple du Christ au désert, la Sainte Église suit, selon la tradition, pour se préparer à la solennité des solennités, la Résurrection. D’ailleurs, autrefois, on parlait couramment de la « Sainte Quarantaine ». En Occident, aux IVe et Ve siècles, le Carême commence le sixième dimanche avant Pâques, soit notre premier dimanche de Carême, et s’achève le Jeudi saint au soir, ce qui fait exactement quarante jours. Puis, à l’époque de saint Grégoire le Grand († 604), afin de respecter la tradition excluant la pratique du jeûne le dimanche, jour du Seigneur (cf. Mt 9, 14-15), et le nombre sacré de quarante, on a repoussé au mercredi précédent l’ouverture de « ce temps de jeûne solennel » (Cendres, collecte). Pour autant, la liturgie de ce dimanche conserve bien les accents de cette entrée en Carême.
Le diable est vaincu par le second homme
Tout d’abord par le récit du jeûne et de la tentation de Jésus au désert (Mt 4, 1-11 et Lc 4, 1-13). Saint Grégoire le Grand considère qu’« il était juste que Jésus triomphât de nos tentations par les siennes, comme il était venu vaincre notre mort par sa mort » et nous ramène à nos premiers parents : « L’antique ennemi s’est dressé contre le premier homme, notre ancêtre, par trois tentations : il l’a tenté par la gourmandise, la vaine gloire et l’avarice. » Le diable tente le second homme, Jésus, « par la gourmandise en lui demandant : “Ordonne que ces pierres deviennent des pains” ; il le tente par la vaine gloire en lui disant : “Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas” ; il le tente par le désir avide des honneurs lorsqu’il lui montre tous les royaumes du monde en déclarant : “Tout cela, je te le donnerai si, tombant à mes pieds, tu m’adores.” Mais le diable est vaincu par le second homme grâce aux mêmes moyens que ceux qu’il se glorifiait d’avoir utilisés pour vaincre le premier homme. Et le Christ, ayant ainsi…