Pierre Bonnard (1867-1947) passait ses vacances de jeunesse dans l’Isère dont sa famille paternelle était originaire. Pour lui rendre hommage, le musée de Grenoble lui consacre une grande exposition qui présente, entre autre, des tableaux peints lors de ses séjours dans cette région. Proche des Nabis, il réalise à ses débuts des toiles qui évoquent celles de son ami Edouard Vuillard (1868-1940) dans le choix des couleurs et les plans coupés de ses compositions, très marqués aussi par le japonisme. Paris, où il réside, l’inspire, il peint les rues de son quartier (Batignolles) et des scènes de la vie quotidienne (La Place Clichy, 1912). Une section rappelle sa résidence en Normandie où il côtoya Claude Monet (1840-1926) qu’il admirait. Après des vues de plein air, il exécute des peintures en intérieur ainsi que des natures mortes. Une grande partie de son travail est consacrée au nu féminin où le modèle est souvent Marthe, sa compagne qu’il épouse sur le tard. Si sa peinture comporte des sujets, ce qui permet de dire qu’elle n’est pas abstraite, ils n’ont pas beaucoup d’importance, car ce qui compte pour l’artiste, c’est la couleur. Et si l’on prend le temps de contempler ses réalisations – ce qu’il faut faire pour entrer dans une œuvre –, on découvre un univers poétique où les jaunes, les blancs, les mauves, les orangés, les bleus sont orchestrés de façon savantes et quasi musicales.
Une pause lumineuse !
Jusqu’au 30 janvier 2022. Musée de Grenoble, 5, place Lavalette, 38000 Grenoble. Tél. : 04 76 63 44 44. Tous les jours de 10h à 18h30, sauf le mardi.