L’exposition : Ribera. Ténèbres et Lumière

Publié le 10 Jan 2025
ribera

Le Reniement de Saint-Pierre © Gallerie Nazionali di Arte Antica, Ministero della Cultura.

Le Petit Palais propose, pour la première fois en France, une rétrospective des œuvres de Jose de Ribera (1591-1652), peintre espagnol installé en Italie où il a découvert l’œuvre du Caravage.

 

À Paris, le Petit Palais présente la première rétrospective des œuvres de Jose de Ribera (1591-1652). Peu connu du grand public, il fut pourtant en son temps un des principaux artistes de l’âge baroque. Considéré comme l’héritier du Caravage (1571-1610), ses contemporains décrivaient son travail « plus sombre et plus féroce ».

C’est en effet un monde douloureux et ténébreux qui accueille le visiteur au Petit Palais. Ribera s’intéresse aux pauvres. Son Mendiant (v. 1612-1614) au teint rougeaud nous regarde de face, tendant son béret pour recueillir une aumône. « C’est la première fois, commente Annick Lemoine, directrice du Petit Palais, qu’est représenté un marginal comme sujet principal ».

Parfois un certain humour apparaît. L’Allégorie de l’odorat (v.1615-1616) personnifiée par un gueux plutôt sale, tenant un oignon coupé entre ses mains faisant pleurer son œil, en est un exemple.

De nombreux portraits de saints (Saint Barthélémy [v.1612], Saint Thomas [v.1612], magnifique et lumineux Saint André en prière [v.1615- 1618]) et des scènes religieuses parfois très proches du quotidien des bas fonds de Rome que le peintre fréquente, sont donnés à voir. Le Reniement de Saint Pierre (v.1615-1616) se situe dans une taverne où un groupe d’hommes attablés jouent tandis qu’une servante, de profil, montre du doigt l’apôtre aux personnages présents. Toute cette scène, très vivante, se déroule dans une ambiance assez sombre, seuls les visages sont éclairés.

Une salle rassemble les trois superbes versions de la Lamentation sur le Christ mort. De nombreuses toiles représentent les martyrs de différents saints, parfois leur réalisme devient presque insoutenable. 

Ribera, né près de Valence en Espagne, a quitté très jeune son pays pour l’Italie. Il fréquente Rome, menant une vie de bohème. Il y découvre les œuvres du Caravage rejetant le principe du « beau idéal » pour promouvoir une peinture « d’après nature ». Selon ses contemporains, il travaille avec une vivacité et un talent rare. Il se rend ensuite à Naples, devient célèbre et reçoit de nombreuses commandes.

Plus d’une centaine de peintures, dessins et gravures, provenant du monde entier, sont exposés.

Impressionnant !

 


Jusqu’au 23 février 2025

Petit Palais
avenue Winston Churchill
75008 Paris

Du mar. au dim. 10h-18h, ven. et sam. jusqu’à 20h.
Fermé le lundi.
Tarifs : 15 € – TR : 13 € – Gratuit -18 ans

 

>> à lire également : Carte blanche : Lettre sur l’Histoire de l’Église

 

Céline Vicq

Ce contenu pourrait vous intéresser

Culture

Carte Blanche : Écologie et famille

Carte Blanche de Judith Cabaud | Depuis la première étincelle de la création, cette réalité imparable s’incarne dans la famille pour toutes les espèces animales comme pour les végétales. Le trio père, mère et enfant ; la fratrie, l’ensemble des liens de parenté, de caractères communs, de groupes d’appartenance et de foi s’imposent dans leur vérité inhérente comme la rotation de la Terre autour du Soleil.

+

écologie famille
Culture

Ce que l’Europe et l’Amérique doivent à l’Espagne. Entretien avec Marcelo Gullo (1/2)

Entretien partie 1 | Le 7 octobre, l'historien et politologue argentin Marcelo Gullo Omedeo publiait son dernier ouvrage, Lepanto : Cuando España salvó a Europa (Lépante. Quand l'Espagne a sauvé l’Europe). À cette occasion, Arnaud Imatz, docteur en sciences politiques et hispaniste, s’est entretenu avec l’auteur sur l’apport de l’Espagne dans l’histoire de l’Europe et des Amériques.

+

Espagne