LGBT à l’école : de la prévention à l’incitation

Publié le 11 Fév 2021
LGBT à l'école : de la prévention à l’incitation L'Homme Nouveau

Alerté par un reportage sur le sujet, l’Abbé Jean-Michel Pillet (du diocèse de Belley-Ars) a découvert le court-métrage « PD » contre l’homophobie sorti le 27 décembre dernier.

Ce film a eu une très large audience sur YouTube et présente, à travers le personnage d’un prof d’histoire qui fait son coming-out devant ses élèves, la culture LGBT comme une libération, après 2000 ans de morale sexuelle et familiale judéo-chrétienne… Analyse de l’impact grandissant de la culture LGBT à l’école.

Dans les collèges et les lycées de la République, on avait déjà les cours d’éducation sexuelle – où la sexualité humaine est (souvent) mise au niveau du coït animal (avec la différence que les humains peuvent faire l’amour sans faire l’enfant) ; on avait déjà la distribution des préservatifs parfois dès la 5ème (!) ; on avait déjà le ‘pass-contraception’ facilitant aux adolescents l’accès à la contraception et même à l’avortement. On avait déjà les caricatures obscènes au programme scolaire, et l’idéologie du genre vulgarisée dans les manuels au lycée. A présent, ce sont des courts-métrages sur l’homosexualité qui font l’objet de présentations-débats dans des collèges et lycées, le ‘débat’ consistant à faire tomber les réticences (stigmatisées comme ‘clichés’, ‘stéréotypes’ et ‘préjugés haineux homophobes’) pour plus de ‘tolérance’ et de ‘compréhension’.

Tout cela est conforme aux orientations du ministère de l’Eduction nationale, telles qu’on les trouve sur le site officiel : « Le ministère est engagé dans la lutte contre toutes les formes de discriminations et de violences, dont celles à caractère homophobe ou transphobe. Que vous soyez élèves ou personnels des établissements scolaires de l’Education nationale, retrouvez des services et ressources adaptés pour prévenir, comprendre, écouter et accompagner. La Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et transphobie est célébrée tous les 17 mai et est une journée privilégiée pour la promotion des actions de sensibilisation et de prévention ». Voilà un champ d’action sans limites ouvert aux ligues et associations agréées par l’Education nationale pour intervenir en milieu scolaire. Elles ne manqueront pas l’occasion que l’Etat leur donne d’endoctriner vos enfants et petits-enfants.

En 2020, à cause de la pandémie, les lobbies LGBT ont dû renoncer à leurs ‘défilés des fiertés’. Mais ils ont été d’autant plus entreprenants pour introduire leurs causes au sein des établissements. La jeunesse est un âge facile à formater, il faut s’en occuper. Sous prétexte de  « lutte contre toutes les formes de discriminations et de violences », la « sensibilisation » et la « prévention » tournent à l’incitation et à la promotion des conduites LGBT. Que des adultes fassent le choix de leur orientation sexuelle, c’est leur liberté. Et vouloir lutter contre toute forme de harcèlement à l’école, c’est salutaire et nécessaire, bien sûr. Mais enfermer le/la jeune adolescent/e dans une « identité de genre », lui mettre dans la tête qu’il/elle est ‘gay’ ou ‘lesbienne’, ou ‘bi’ ou ‘trans’, alors qu’il/elle est en pleine structuration de son identité sexuelle, appelez cela comme vous voulez – bourrage de crâne ou lavage de cerveau –, moi je dis que c’est une pression psychologique et idéologique insupportable et un véritable abus sur mineur. Qui peut aller jusqu’au viol de la conscience.   

Aux sources d’un mal-être

La progression des conduites LGBT est un fait de société que l’on ne peut nier. Comment peut-on l’expliquer ? Comment se fait-il, en particulier, que de nombreux garçons se sentent mal dans leur peau, dans leur corps masculin, qu’ils ne parviennent pas à « aller vers l’autre sexe » (ce qui est pourtant le sens étymologique de l’âge ’adulte’ : ‘ad-alterum’ = vers l’autre) et en restent au repli sur soi ou croient trouver leur identité dans l’identique ?

Il y a bien sûr la pression culturelle considérable des lobbies 

toujours prêts à dénoncer la marginalisation de leurs ‘communautés’ et bien décidés d’en découdre avec 2000 ans de culture conjugale et familiale judéo-chrétienne. (Voir notre encadré). Et les médias en rajoutent : on ne compte plus les films (oscarisés de préférence), reportages, séries télévisées, publicités, chanteurs et romanciers ‘engagés’ et autres gay pride qui contribuent massivement à banaliser et à normaliser les conduites LGBT.

La décomposition familiale

D’après les chiffres de l’Insee : en France, en 2018, 28 % des enfants mineurs (1 sur 4 !) résidaient avec un seul de leurs parents ; et l’on comptait deux millions de ‘familles monoparentales’ qui dans 82 % des cas sont constituées d’une mère avec ses enfants. L’an dernier, en plein confinement, on annonçait que des dizaines de TGV avaient été affrétés pour permettre à 8000 enfants d’Ile de France de rejoindre leur père pour les vacances de Pâques. L’absence du père – avec son image plutôt négative –, de même qu’elle peut expliquer la montée de la délinquance, doit sûrement être prise en compte pour comprendre la difficulté de nombreux adolescents de s’identifier à un modèle masculin.

La coéducation garçons/filles

L’école de Jules Ferry n’avait pas remis en question les évidents bienfaits d’une éducation séparée. Mai 68 s’en est chargé, en généralisant rapidement – et sans réflexion préalable – la mixité, sous prétexte d’égalité et de parité. Or, c’est depuis longtemps une évidence, les filles s’en sortent mieux que les garçons à l’école. Leur maturité plus précoce a tôt fait de disqualifier bien des ados qui, faute de bien développer et valoriser leur propre masculinité, se ‘vengent’ dans la cancritude ou bien se réfugient dans l’homosexualité1.

L’hyper-sexualisation du milieu scolaire

Que l’on doive combattre toute forme de harcèlement homophobe, on est bien d’accord. Trop de suicides nous parlent du calvaire qu’ont vécu trop de jeunes. Mais ne faudrait-il pas dénoncer en même temps l’hyper-sexualisation du collège et du lycée, cette pression du groupe – et des ‘applis’ pour jeunes – qui fait qu’un/e élève doive ‘forcément’ s’afficher avec son ‘mec’ ou sa ‘meuf’ ? ou être applaudi comme un héros s’il a eu le ‘courage’ de faire son coming out devant la classe… Qu’en sera-t-il aussi de la fille ou du garçon qui fait le choix de se garder corps et cœur chastement pour pouvoir se donner un jour totalement à l’amour de sa vie ? Et à quand de vrais éducateurs qui aideront nos jeunes à cultiver de vraies et saines amitiés, plutôt que de brûler les étapes dans des jeux de rôles prématurés et (pour le coup) stéréotypés qui se paient en drames et en larmes ?

Zoom sur le court-métrage « PD » contre l’homophobie

 

Le court-métrage « PD » contre l’homophobie est sorti le 27 décembre 2020. La chaîne 3 Région Auvergne-Rhône-Alpes lui a consacré un reportage. Il a été sponsorisé, entre autres, par le Centre National du Cinéma et de l’image animée, le Conseil régional des Hauts-de-France, la Communauté de Communes du Clermontois, la FDVA de la Somme (Fonds de Développement de la Vie Associative, financé par le département) – autrement dit nos impôts – avec le label de l’Education nationale. Le réalisateur Olivier Lallart se félicite d’être invité par des collèges et lycées de plus en plus nombreux, et se réjouit du bon accueil des élèves. Le film est sur Youtube où il a été visionné par plus de 2 millions d’internautes en un mois : c’est dire l’étendue de l’audience et l’imprégnation de la culture LGBT chez les jeunes.

Dans ce court-métrage, l’intervention du professeur d’histoire, qui fait son coming-out devant sa classe de lycéens en les invitant à lutter avec lui contre l’homophobie, est une page d’anthologie. Dans un raccourci plus idéologique qu’historique, il présente la culture LGBT comme une libération, après 2000 ans de « vieux principes » où le mariage et la famille occupaient « une place centrale ». Voici cette tirade, ce morceau choisi des ‘stéréotypes’ qu’on veut faire avaler à nos jeunes. On ne saurait mieux démontrer à quel point la culture LGBT et la lutte contre l’homophobie sont clairement imprégnées de christianophobie.

« Aujourd’hui, on ne va pas parler de la révolution industrielle. Non. On va remonter dans le temps. Un petit peu loin, très loin. Avant Jésus Christ. A cette époque-là, il existe deux grandes civilisations : les grecs et les romains. Est-ce que vous savez que la plupart de ces grecs et de ces romains avaient des relations homosexuelles ? Alors bien sûr, ils avaient des pratiques tout à fait discutables, surtout avec les esclaves et les mineurs, tout était très codifié, mais en-dehors de çà, le sexe était très libre : les hommes couchaient avec des femmes, ou avec des hommes, et on s’en fichait. En fait, les mots homosexuel et hétérosexuel n’existaient pas. Le mot homosexuel est né il n’y a pas très longtemps, parce qu’on veut toujours caractériser les gens. Avant, on parlait juste d’aimer quelqu’un. Prenons un de ces romains au hasard : Jules César. Vous, qu’est-ce qu’on vous apprend de Jules César ? C’est un grand empereur, un grand conquérant, un grand guerrier… Eh bien, Jules César, c’est aussi un grand PD… Ce que j’essaie de vous dire, c’est qu’avant, les gens avaient une sexualité très libre, et ça ne posait pratiquement aucun problème.

Et puis sont arrivées tout un tas de choses : la religion, les principes… construire un foyer : un homme, une femme, des enfants… Le mariage a commencé à occuper une place centrale. Et, pendant 2000 ans, on est resté bloqué sur ces principes. Seulement aujourd’hui, on se rend compte que ça n’a plus vraiment de sens. Mais on reste accroché à nos vieux principes. Et pourquoi ? Parce que c’est ancré dans notre culture.

Moi, je rêve qu’un jour, partout, dans la rue, dans ce lycée par exemple, deux homos pourront se tenir la main et s’embrasser, sans que ça gêne personne, sans que tout le monde les regarde. Que les hétéros traînent avec les gays. Bref, qu’on nous considère comme des gens normaux. Et ça, il n’y a que vous qui pouvez le faire. Alors, arrêtez d’avoir un regard ou un jugement quand vous croisez une personne homosexuelle. Et dites-vous que si vous êtes choqué, c’est en grande partie culturel, et qu’au temps jadis, ça ne choquait personne. »

1. Cf. l’étude fouillée de Jean-Louis Auduc, dans son livre Ecole : la fracture sexuée (Editions Fabert, 2016).

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