Plusieurs événements récents peuvent éprouver notre foi dans la manière dont Dieu conduit l’Église. Il est d’autant plus important dans ce contexte troublé et troublant de méditer sur ce qu’elle est, méditation nourrie de la théologie de l’Église développée par Joseph Ratzinger/Benoît XVI que la récente thèse de doctorat du père de Beaufort rend parfaitement accessible (1). En effet, un événement comme la nomination de Mgr Victor Fernández comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est à la fois logique et source d’inquiétude. Logique car le prélat argentin est l’un des proches collaborateurs du Pape depuis de nombreuses années ; inquiétant au vu de certaines de ses déclarations promouvant des évolutions doctrinales et pastorales dont l’orthodoxie ne va pas de soi. Ainsi, par exemple, dans un article sur le fameux chapitre VIII d’Amoris Laetitia, affirme-t-il : « Il est légitime de se demander si les actes d’une vie commune more uxorio doivent, dans son sens global, faire toujours partie du précepte négatif qui défend la fornication. » (2) Autres événements éprouvants, les nominations comme membres de la délégation française du Synode sur la synodalité du jésuite Christoph Theobald, théologien ultra progressiste, et de Mgr Bordeyne, directeur du néo-Institut Jean-Paul II de Rome, qui conteste ouvertement l’encyclique de saint Paul VI Humanae Vitae. Enfin, la lecture de l’Instrumentum laboris du synode qui se tiendra à Rome à l’automne peut, elle aussi, nourrir une légitime inquiétude sur le devenir de l’Église. Et pourtant, il convient d’aborder tous ces événements selon un regard de foi théologale sur la nature de l’Église et sur la manière dont Dieu la conduit dans l’Histoire. Ce regard n’est ni naïveté ni démission de tout esprit critique ni refus de défendre ce que l’on croit vrai, bon et prudent. Ce regard de foi est ce grâce à quoi nous pouvons acquérir le bon ajustement intérieur et extérieur à la Providence et, par surabondance, la vraie paix. En tout cas, tel est l’enseignement de Joseph Ratzinger, docteur et pasteur de premier plan qui a vécu aux premières loges des événements non moins troublants que ceux d’aujourd’hui. La nature de l’Église est au cœur du fameux discours qu’il a adressé à la Curie romaine le 22 décembre 2005, distinguant deux herméneutiques, l’une causant « la confusion » car interprétant Vatican II comme « discontinuité et rupture », l’autre portant des « fruits » car étant celle « du renouveau dans la continuité de l’unique sujet Église que le Seigneur nous…
Le nouveau Jubilé, ouvert le 24 décembre à Rome
Au cours de la messe de minuit, le Pape a ouvert la porte sainte de la basilique Saint-Pierre. Nous nous retrouvons donc dans une Année sainte, centrée cette fois sur l’espérance, le Pape nous invitant à devenir des pèlerins de l’espérance : « le Jubilé s’ouvre pour que soit donnée à tous l’espérance, l’espérance de l’Évangile, l’espérance de l’amour et l’espérance du pardon ». Les jeunes trouvent naturels les jubilés. Ceux-ci sont d’ailleurs inscrits dans la Bible et depuis Jean-Paul II, les années saintes tant ordinaires qu’extraordinaires n’ont cessé de se succéder, culminant dans le jubilé du deuxième millénaire.