Mont-Saint-Michel (7/9) : Le renouveau mauriste

Publié le 26 Juil 2024
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Mauriste, Jean Mabillon (1632-1707) s’érigea contre les prisons du Mont pour les moines. © CC BY-SA 3.0, Clio20

Cet été : Le Mont-Saint-Michel. L'éclat millénaire d'une abbaye

Cet été, L’Homme Nouveau vous propose une sélection d’articles issus de son hors-série n° 52-53 consacré au Mont-Saint-Michel, paru à l’occasion du millénaire de l’abbatiale en 2023. Pour bénéficier de tous les articles de ce hors-série, commandez-le sur notre boutique en ligne. 👉🏻 Dossier thématique « Millénaire du Mont-Saint-Michel »

 

Abbaye bénédictine, le Mont-Saint-Michel fut rattaché à la congrégation de Saint-Maur en 1622 et suivit dès lors ses réformes. Une longue histoire monastique qui s’achèvera, provisoirement, avec la Révolution française. Focus sur un renouvellement bien français. 

  Au lendemain du concile de Trente, l’Europe bénédictine connaît une généralisation et une diffusion d’un retour aux principes de la Règle de saint Benoît, selon un processus né au XVe siècle, en particulier dans la congrégation de Sainte-Justine de Padoue puis du Mont-Cassin, à l’initiative de Lodovico Barbo. Dans le royaume de France, après différentes tentatives dont la congrégation de Chezal-Benoît au XVe siècle puis, à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, les congrégations des Exempts de France et de Saint-Denis, la Société de Bretagne, c’est la congrégation de Saint-Maur, soutenue par le pouvoir royal en particulier qui connaît le plus grand développement, dans la filiation directe d’une autre réforme capitale, celle de Saint-Vanne, qui se développe essentiellement en Lorraine pour des raisons géopolitiques. Vannistes et Mauristes ne sont cependant pas les seuls puisqu’une dynamique réformatrice irrigue aussi une partie de la famille clunisienne, tout comme la famille cistercienne (Feuillants, Étroite observance, la Trappe, Sept-Fons…).  Née officiellement en 1618, la congrégation de Saint-Maur doit son succès à plusieurs éléments. Tout d’abord, des soutiens multiples : celui du pouvoir royal (Louis XIII et Richelieu en particulier), celui d’une bonne partie de l’épiscopat tridentin, désireux de voir les monastères, dont les évêques sont bien souvent les abbés commendataires, retrouver une dynamique à la fois religieuse et économique, enfin celui des milieux dévots engagés par ailleurs dans une dynamique créatrice religieuse, monastique et conventuelle, exceptionnelle et étendue à l’échelle de tout le territoire du royaume (Compagnie de Jésus, Visitation, ursulines, carmels…). En second lieu, le fait qu’il s’agit de la réforme de monastères médiévaux et non de nouvelles fondations : près de 190 monastères vers 1700 parmi lesquels les plus importants du royaume, à l’exclusion du monde clunisien. Les Mauristes s’inscrivent dans une longue histoire,…

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Daniel-Odon Hurel

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