Avec Nefarious, Chuck Konzelman et Cary Solomon signent un thriller aussi dérangeant que captivant, où la tension psychologique se double d’une profonde réflexion spirituelle. Entre psychiatrie et possession, science et foi, ce huis clos oppressant interroge la réalité du mal dans nos sociétés modernes et invite à une remise en question troublante des certitudes contemporaines.
Nefarious est un film américain sorti en 2023, réalisé par Chuck Konzelman et Cary Solomon, connus pour leurs œuvres à thématique chrétienne telles que God’s Not Dead ou Unplanned. Le film s’inscrit dans le genre du thriller psychologique, avec des accents spirituels très marqués. Produit par Believe Entertainment, Nefarious a connu un succès notable dans les milieux chrétiens anglophones, notamment aux États-Unis.
En France, sa diffusion reste très limitée, avec une distribution discrète dans quelques salles indépendantes, essentiellement à la demande de communautés chrétiennes ou via des projections privées organisées par des associations. Il est également disponible en VOD ou en import DVD/streaming pour ceux qui souhaitent le voir en dehors du circuit traditionnel.
Un synopsis haletant
L’histoire se déroule dans un pénitencier de haute sécurité, le jour même de l’exécution d’un condamné à mort. Le Dr James Martin, psychiatre réputé et rationaliste convaincu, est appelé en urgence pour évaluer l’état mental du prisonnier, Edward Brady, avant l’exécution. Cette démarche est obligatoire pour s’assurer que le condamné est mentalement apte à être exécuté.
Mais dès leur premier échange, la situation bascule : le prisonnier, à la fois troublé et troublant, semble en savoir bien plus qu’il ne le devrait. Ce qui commence comme une simple évaluation psychiatrique se transforme rapidement en une confrontation intense entre raison scientifique et mystère spirituel, remettant en question les certitudes les plus profondes du docteur.
Une réflexion puissante sur le mal et la conscience
Au-delà de son ambiance sombre et oppressante, Nefarious est un film qui pousse à la réflexion. Il ne se contente pas de faire peur ou de divertir. Il questionne : qu’est-ce que le mal aujourd’hui ? Comment se manifeste-t-il ? Le reconnaît-on encore ? Le film met en scène une forme de mal subtile, déguisée, intelligente, qui pousse l’homme à justifier l’injustifiable sous couvert de progrès ou de liberté.
On y trouve des références directes à la théologie, à la nature des démons, à la désobéissance des anges, et à la manière dont le diable agit dans le monde moderne. Certaines scènes et dialogues évoquent clairement des textes bibliques, comme cette parole de saint Paul : « Satan lui-même se déguise en ange de lumière »(2 Co 11, 14).
Il s’adresse autant aux amateurs de thrillers psychologiques qu’aux croyants soucieux de mieux comprendre comment le mal peut s’infiltrer dans les esprits modernes. Mais il est déconseillé aux enfants et aux âmes sensibles.
Mais le film ne se veut pas désespérant. Il rappelle en filigrane une vérité centrale de la foi chrétienne : le Christ a déjà vaincu le mal. L’Église peut y voir une œuvre qui alerte les consciences : face à une société qui relativise tout, il est urgent de redonner au mal son nom, de former les consciences, et de revenir à une vision éclairée par la Vérité.
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