Notre quinzaine : L’Église brille de la lumière des saints

Publié le 29 Oct 2021
Notre quinzaine : L’Église brille de la lumière des saints L'Homme Nouveau

La fête de la Toussaint que nous célébrons chaque 1er novembre nous rappelle une réalité surnaturelle que nous avons tendance à oublier : l’Église ne réside pas seulement sur terre. Depuis sa fondation par le Christ, elle est même essentiellement au Ciel, rassemblant autour de la Trinité et des chœurs angéliques la cour innombrable des saints et des martyrs, canonisés ou non. À l’heure sombre où le sacerdoce est particulièrement attaqué, en raison du comportement scandaleux de quelques-uns de ceux qui en ont été revêtus, il me semble nécessaire de garder en tête ce simple fait. Non pas seulement pour nous consoler ou nous rassurer à bon compte, mais d’abord parce qu’il exige de nous un acte de foi en Dieu qui reste maître de la marche du monde et en sa « sainte » Église qui ne sera jamais réductible aux péchés, même les plus noirs, de certains de ses enfants.

Peut-être serait-il nécessaire à ce sujet d’enseigner à nouveau et de manière plus systématique, au catéchisme comme dans les homélies, la distinction que l’on faisait naguère entre l’Église triomphante, l’Église militante et l’Église souffrante. Cette approche avait au moins le mérite de ne pas nous limiter au regard simplement naturel, pour ne pas dire naturaliste, que nous pouvons avoir parfois sur l’Église. Il est clair en effet que la beauté de celle-ci ne réside pas d’abord dans sa réalité terrestre hic et nunc, mais bien dans la phalange nombreuse de ceux qui rendent à Dieu l’office de la louange éternelle.

La puissance d’attraction du Christ

Encore que ! Même l’Église sur terre ne peut être réduite au rapport de la Ciase, aux polémiques qui entourent telle ou telle intervention d’un évêque ou d’un clerc ou aux inquiétudes, même légitimes, qui peuvent naître devant certains choix pour l’avenir. L’Église, c’est aussi cette humble carmélite qui, en ce moment même, s’offre par la prière ou ce couple qui, pour vivre les Béatitudes, collecte de la nourriture qu’il distribue ensuite à des familles nécessiteuses. C’est encore ces séminaristes qui se donnent avec générosité, bien loin de toute perspective de carrière, ou ce vieux prêtre qui monte à l’autel, « la joie de sa jeunesse » (Ps. 42) ou encore ces parents qui font le pari d’une famille ouverte largement aux naissances. Toute une litanie nous vient spontanément à l’esprit qui reflète et traduit avec nos pauvres mots la réalité et la richesse de l’Église que l’on voudrait tant aujourd’hui – mais ce n’est pas la première fois dans l’Histoire – réduire à des scandales malheureusement bien réels.

Et comment ne pas voir qu’au sein de l’Église de ce début du XXIe siècle, des conversions ont encore lieu chaque jour dans le cœur de certains hommes ou femmes. Dans le hors-série intitulé Les femmes, cœur de l’Église qu’elle a dirigé et qui vient de paraître, Marie Piloquet s’est ainsi entretenue avec une musulmane convertie. Un entretien riche et fort, sans détour et qui nous enseigne à nous autres, catholiques installés ou endormis, combien le Christ possède une puissance d’attraction qui bouscule toutes les montagnes de l’enfermement et du désespoir.

Vers le port du salut éternel

Le monde musulman n’est d’ailleurs pas le seul à connaître cette forte attirance pour la plénitude de l’enseignement chrétien, même si dans ce dernier cas les conversions sont souvent spectaculaires en raison de la répression de tout un système mobilisé pour salir le Christ et l’Église. Au sein même du monde européen embourbé dans la sécularisation, des conversions se produisent aujourd’hui encore. Avez-vous entendu parler, par exemple, de Mgr?Jonathan Goodall qui était jusqu’ici l’« évêque » anglican d’Ebbsfleet dans le sud-est de l’Angleterre ? Après une longue période de prière, il a décidé de devenir catholique. En 2010, un de ses prédécesseurs à Ebbsfleet avait déjà franchi le pas. De la même façon, le Dr Michael Nazir-Ali, ancien « évêque » anglican de Rochester, est entré également le 29 septembre dernier dans l’Église catholique comme, en 2019, l’ancien aumônier de la reine Élisabeth.

Certes, il s’agit là de personnes qui croyaient déjà en la divinité du Christ et en certaines parties de l’enseignement de l’Église. Mais si l’on en croit sainte Jeanne d’Arc, « le Christ et l’Église, c’est tout un ». Revenir à celle-ci, c’est donc se donner entièrement à Dieu. Encore s’agit-il ici de personnalités connues et en vue, ayant eu des responsabilités importantes au sein de la confession anglicane. Avec eux, derrière eux, comme eux, d’autres, inconnus le plus souvent, franchissent les obstacles souvent nombreux et rejoignent l’Église catholique. Ils témoignent ainsi de la beauté de l’Église dont l’unique mission est de nous mener au port du salut éternel.

Ce contenu pourrait vous intéresser

ÉditorialAnnée du Christ-Roi

Se laisser conquérir par le Christ

Éditorial de Maitena Urbistondoy | Alors que nous achevons bientôt notre année de préparation du centenaire de l’encyclique Quas Primas, ce dimanche 26 octobre, le Missel de 1962 célèbre la fête du Christ-Roi. Cette royauté sociale que Pie XI réaffirme il y a un siècle n’a rien d’un concept théologique planant au-dessus de nos esprits ni d’un vœu pieux sans incidence sur nos vies. Refuser les droits du Christ sur la société, c’est nier qu’il existe un ordre supérieur à la volonté humaine. C’est toute la différence entre une justice fondée sur la vérité et une justice réduite à ce que les hommes décident d’appeler « juste ».

+

conquérir par le christ
Éditorial

Votre mission, si vous l’acceptez

Éditorial du Père Danziec | Dans son encyclique Redemptoris Missio, publiée en 1990, Jean-Paul II réaffirmait la valeur permanente du précepte missionnaire. En octobre 2025, le commandement vaut toujours. Un baptisé qui ne serait pas missionnaire ne pourrait se considérer comme un chrétien authentique.

+

mission
Éditorial

Notre quinzaine : cap sur notre 80e anniversaire !

Éditorial de Philippe Maxence | Cette fois la rentrée est bien faite, avec son lot de crises politiques, de manifestations et de blocages de la vie sociale. Pour L’Homme Nouveau, cette rentrée s’insère dans une perspective un peu particulière. Dans un peu plus d’un an, en effet, en décembre 2026 pour être précis, votre magazine célébrera son 80e anniversaire. C’est, en effet, en décembre 1946 que l’équipe des militants du mouvement « Pour l’unité », réunis autour du père Fillère et de l’abbé Richard, a lancé L’Homme Nouveau dans le but de servir la « seule cause de Dieu ».

+

anniversaire
Éditorial

Dieu donnera la victoire !

L’Éditorial du Père Danziec | « Dieu donnera la victoire » ? La belle affaire me répondrez-vous ! Mon Père, voyons, vivons-nous donc dans le même monde ?! Que faites-vous de la litanie de nos défaites depuis plus de deux siècles ? Et pourtant, il faut l’affirmer tout net et clairement : Dieu donnera la victoire ! Cette conviction intime qu’un jour les bons seront récompensés et les mauvais condamnés, n’est pas seulement une question de foi et de justice, elle constitue le socle même de l’espérance chrétienne.

+

dieu donnera la victoire
Éditorial

La paix du Christ, combat permanent

Éditorial de Maitena Urbistondoy du n° 1837 | Partout, sous des formes diverses, les chrétiens sont frappés. Mais quelle paix cherchons-nous réellement ? Certainement pas celle de la vengeance, ni celle de la complaisance. Les persécutions, les injustices, les insultes n'appellent pas la haine en retour. Elles sont l'occasion de manifester une autre force : celle de la charité, de la persévérance, de la fidélité.

+

paix du christ jubilé des jeunes