« Si ton corps est menacé, sauve ton âme ! » Cette sentence pourrait être le mot d’ordre à répéter en cette période d’inquiétude liée à la menace que représenterait la Covid-19. Que nous annonce-t-on, en effet ? La possibilité d’un regain du virus, avec à l’horizon son cortège de malades et de morts. Pourtant, nous ne l’entendons guère, ce mot d’ordre, qui résume la vraie bataille de la vie. Sur terre, celle-ci n’est pas une fin en soi ; elle ne s’achève pas non plus dans une tombe ou en un petit tas de cendres. Nous sommes appelés à la vie éternelle et nous devons nous y préparer. Trop souvent, aujourd’hui, nous sommes dans une « autocélébration » pour reprendre les mots mêmes utilisés naguère par le cardinal Ratzinger à propos de la liturgie. En célébrant l’homme, nous en arrivons à oublier Dieu et la finalité même de l’homme. Il y a donc urgence à remettre celui-ci dans le plan de Dieu et à proposer une pastorale des fins dernières qui implique d’enseigner qui est Dieu, ce qu’est le péché, les moyens de lutter contre celui-ci (prière et sacrements) et de se préparer, dans la vertu d’espérance, à la vie éternelle.
Une fête très actuelle !
En ce mois d’octobre, nous trouverons un soutien supplémentaire dans l’invocation à Notre-Dame du Rosaire. Il s’agit d’une fête instituée à l’origine sous le vocable de Notre-Dame de la Victoire, pour célébrer la bataille remportée par la flotte chrétienne à Lépante en 1571 sur les forces musulmanes. Une fête doublement d’actualité donc, et qui, ravivant en nous le désir du Ciel, nous offre dans le Rosaire l’arme spirituelle nécessaire en période de grand vent. Le pape Léon XIII fut, peut-être plus qu’un autre, un grand apôtre de la Vierge, en lui consacrant pas moins de douze encycliques et plusieurs autres types de documents pontificaux. Dans son encyclique Magnæ Dei Matris, il écrivait à propos de Marie et du Rosaire : « invoquons avec piété son assistance par la prière qu’elle a elle-même désignée et qui lui est si agréable ; alors, nous pourrons nous reposer avec sécurité et allégresse dans la protection de la meilleure des mères. »
Unis par le Rosaire
Vous allez bientôt recevoir ou vous avez déjà reçu dans vos boîtes à lettres un courrier de L’Homme Nouveau. Nous vous demandons d’en prendre connaissance et d’y faire bon accueil. Dans cette période d’inquiétude, d’angoisse, de grandes interrogations sur l’avenir, il est primordial que nous nous soutenions les uns les autres, notamment à travers la prière. C’est pourquoi nous vous appelons notamment à la prière du Rosaire aux intentions de L’Homme Nouveau, non pas uniquement du magazine en tant que tel, mais pour tous ses lecteurs et ceux qui travaillent chaque jour à le réaliser. Nous pensons ici particulièrement à nos lecteurs isolés, confrontés à la maladie, au chômage, à la perte d’un proche, etc. C’est pour eux très particulièrement qu’il est important, qu’il est nécessaire même, de prier le Rosaire et de constituer cette union dans la prière.
Puisque j’évoque L’Homme Nouveau, permettez-moi également de vous annoncer un changement. Vous trouverez à partir de ce numéro une chronique d’Histoire de l’Église, que nous avons confiée à Philippe Roy-Lysencourt, écrivain, docteur en histoire et jeune professeur à l’Université Laval de Québec. Dans une époque qui perd ses racines et ses repères, il nous a paru important de retrouver les grands faits et les grandes figures de l’Église, pour nous réapproprier notre propre patrimoine et s’insérer dans les (bons) sillons tracés par nos anciens. Cette chronique est bien sûr particulièrement destinée aux plus jeunes (n’hésitez pas à la faire connaître), mais nous savons aussi que la jeunesse n’est pas d’abord une question d’âge, mais d’état d’esprit…