Le nom même du pape émérite évoque pour moi la grâce de ma vie. En 1988-1989, le cardinal Mayer, préfet des Religieux, m’ayant chargé de représenter durant neuf mois le Saint-Siège auprès d’une communauté monastique, ce fut pour moi la première occasion de constater la place que tenait l’unité dans la Sainte Église dans l’esprit du préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi ; et avec quelle intelligence, quel cœur, avec quelle efficacité enfin dans l’action il y travaillait, en dépit de difficultés de toutes sortes. Dans les années 1994-1995 purent se rencontrer cum permissu superiorum des théologiens de la Fraternité Saint-Pie-X avec d’autres qu’ils appelaient « de l’Église conciliaire ». En guise de lineamenta aux discussions, servit le livre La Droite du Père, réunissant les réponses d’une vingtaine de personnalités sur la vingtaine de sujets alors brûlants. L’encouragement du cardinal à y participer avait été que, venant de tous horizons, ces réponses permettraient aux lecteurs de ne connaître que la thèse de leur unique champion. Une journée entière, tous les deux mois durant deux ans, chacune étant consacrée à un thème – liturgie, tradition, œcuménisme, dialogue interreligieux, liberté religieuse…– je rendais compte au cardinal Joseph Ratzinger des résultats positifs auxquels nous parvenions. Sortant un jour d’avoir visité le cardinal en charge de la commission Eccclesia Dei, je disais au bon canoniste qui m’accompagnait : « Après le droit canon, allons entendre l’Église. » La sagesse du cardinal paraissait pénétrée de pondération et d’humilité. Il aurait semblé que c’était à lui de recevoir de son interlocuteur. Entrant en son bureau à l’été 2000, je le remerciai de Dominus Jesus sur le dialogue interreligieux, publié deux jours auparavant. « Oui, c’est déjà très critiqué, en Allemagne surtout. C’est sans doute que cela vient au bon moment… » Accessoirement, le revoyant à l’abbaye du Barroux, puis à Fontgombault et plus tard au Bénin, ses réponses brèves à toutes questions m’émerveillaient. « La difficulté avec la Fraternité Saint-Pie-X n’est pas d’ordre simplement canonique comme le pense le cardinal Castrillon-Hoyos, mais doctrinal. » Devenu pape, il renouvela, au plus haut niveau cette fois, les conversations. Hélas sans le résultat que méritait son extrême générosité. Sur l’arme nucléaire. « L’équilibre de la terreur a maintenu la paix des décennies durant, la dissuasion avait donc été légitime, mais pas l’utilisation. C’est la doctrine de l’Église, mais il faut reconnaître que ce n’est guère cohérent. Il faudrait que le Magistère…
Quas Primas (1/4) : Une encyclique pour son temps
DOSSIER | 1925-2025 : « Aux origines de la fête du Christ-Roi » | C’est le contexte des années 1920, pendant lesquelles montent en puissance des États et des idéologies anticatholiques et laïcistes que l’inquiétude du pape Pie XI, face à ces cultes de la Nation, de l’État, de la Révolution ou du Prolétariat, va le pousser à donner des remèdes spirituels au monde. L’ordonnance contre ces fausses religions mortifères, c’est Quas Primas (11 décembre 1925).