Peuple, élite et bien commun

Publié le 05 Déc 2024
élite peuple

Donald Trump : une rhétorique simpliste contre l’oligarchie là où il faudrait cultiver une vraie élite.

> L’Essentiel
La victoire de Donald Trump aux États-Unis et les constats dressés à de nombreuses reprises ces dernières années en Europe sur les divergences grandissantes entre le peuple et les élites ne doivent pas amener les catholiques à une vision manichéenne : la défense des valeurs morales naturelles est la boussole vers le bien commun qui évitera de confondre une oligarchie dévouée avec d’une véritable élite.

  Une nouvelle fois, la carte électorale des dernières élections américaines a confirmé que la rupture politique entre les deux camps en présence est aussi en bonne partie une fracture sociale. Les démocrates l’emportent sur les deux façades maritimes, c’est-à-dire dans les principaux lieux de pouvoir mondialisé, dominés par la contre-culture, le wokisme et le progressisme sous toutes ses formes. Le vote républicain l’emporte quant à lui largement dans les zones centrales et au sud. En menant une recherche encore plus précise, dans chaque État, les résultats sont toujours meilleurs pour les démocrates dans les villes que dans les zones rurales, celles des exclus de la mondialisation. Ce constat avait déjà été fait lors des élections de 2016 et de 2020. Les écrits du géographe Christophe Guilluy sur les nouvelles fractures sociales s’appliquent aux États-Unis, à beaucoup de pays européens et bien sûr à la France, premier sujet de ses travaux [1].

Le vote des grandes villes

Notre pays connaît en effet exactement le même phénomène. Le vote progressiste – Renaissance, parti socialiste, écologiste, LFI – se concentre surtout dans les grandes villes, tandis que la « France périphérique » s’exprime en faveur des mouvements a priori les moins progressistes et qui affichent un attachement au pays. Après avoir déporté l’esprit révolutionnaire des classes ouvrières vers les minorités (sexuelles, raciales…) et les immigrés, la gauche « sociétale » a perdu l’électorat populaire. Socialement, le progressisme s’appuie aujourd’hui surtout sur les classes aisées et les bénéficiaires de la mondialisation. Ce constat s’applique aussi pour LFI, qui atteint de très bons scores dans des grandes villes. Dans tous les cas, le « petit Blanc », le « beauf », le « plouc » est le laissé-pour-compte.  Volontairement manichéenne, la rhétorique de Donal Trump est fondée sur cette opposition peuple/élite. Voici un extrait éloquent du discours qu’il prononça le 20 janvier 2017, lors de sa première investiture :

« Pendant trop longtemps, une petite élite dans la capitale de notre pays a tiré profit du gouvernement au détriment du peuple.…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Joël Hautebert

Ce contenu pourrait vous intéresser

SociétéFin de vie

Euthanasie : Vers l’accélération du processus de liquidation

L'Essentiel de Joël Hautebert | L’Assemblée nationale a voté le 27 mai en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté, franchissant un pas décisif vers la légalisation de la mise à mort des plus fragiles. Cette loi entérine la résurgence d’une culture de mort où la dignité humaine cède devant l’idéologie du « libre choix ». Un parallèle saisissant avec les dérives eugénistes du siècle dernier. 

+

euthanasie
SociétéFin de vie

Fin de vie : vers un basculement éthique et anthropologique

Le 27 mai dernier, l’Assemblée nationale a franchi un cap inédit en adoptant en première lecture la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Derrière le vernis d’un prétendu « droit à l’aide à mourir », ce texte consacre un basculement anthropologique majeur, où le soin cède la place à la mort médicalement provoquée.  

+

euthanasie député loi fin de vie