Soutenu par le parti Droit et Justice (PiS), Karol Nawrocki a remporté l’élection présidentielle de Pologne du 2 juin avec une courte avance sur Rafal Trzaskowski. Historien, issu d’un milieu ouvrier, Nawrocki devient une figure d’équilibre face au gouvernement libéral de Donald Tusk. Sa victoire marque une rupture avec l’agenda progressiste et annonce une période de cohabitation sous haute tension.
La victoire à l’élection présidentielle de Karol Nawrocki, soutenu par le parti de centre-droit Droit et Justice (PiS) qui a gouverné la Pologne de 2015 à 2023, est un coup dur pour la majorité libérale actuellement au pouvoir. Même si le rôle politique du président dans ce pays n’est pas aussi grand qu’en France, il n’est pas non plus limité à la seule représentation, comme en Allemagne. La victoire de Nawrocki traduit en effet un effondrement de la confiance dans le gouvernement libéral de Donald Tusk, comme l’avaient entrevu, depuis plusieurs mois, les sondages.
Rompre avec l’agenda libéral
La victoire de Nawrocki, qui au second tour a reçu un soutien de la quasi-totalité de la droite, signifie – très probablement – l’arrêt ou au moins la limitation des efforts du gouvernement libéral pour introduire une « démocratie contrôlée ». Au cours des dix-huit derniers mois, nous avons assisté à un tel processus, qui, pour mieux tromper l’opinion, a été qualifié de « reconstruction de l’État de droit ». Les organisations catholiques et patriotiques étaient sous pression, et le gouvernement, afin d’élargir l’accès à l’avortement, ignorait la jurisprudence de la Cour constitutionnelle, pourtant respectée depuis 1989. Mais le président de la République de Pologne dispose d’une prérogative majeure conférée par la Constitution. C’est elle qui peut faire de Karol Nawrocki une figure importante du changement. Le président peut opposer un veto sur les projets de loi. Cette opposition ne peut être bloquée que par une majorité d’au moins trois cinquièmes de l’Assemblée nationale. Et cela n’a presque jamais eu lieu puisque la répartition des sièges à l’Assemblée, bien que favorisant les partis les plus forts, est proche d’une répartition proportionnelle. Karol Nawrocki a remporté le second tour de l’élection présidentielle polonaise de 2025 avec 50,89 % des voix, soit 10 606 877 voix exprimées en sa faveur. Son rival, Rafal Trzaskowski, a obtenu 49,11 % des suffrages, soit 10 237 286 voix, ce qui signifie que Nawrocki a gagné avec une différence de 369 591 voix. Le taux de participation…