> Carte blanche de Judith Cabaud
Sans idéologie et sans préjugés, un constat simple vient à l’esprit : l’histoire ancienne et moderne nous démontre que ni les rois ni les empereurs et autres monarques – despotes ou libéraux – ne nous ont apporté une paix durable. Les Républiques, les confédérations et les parlements non plus. Au contraire. Même les critères neutres d’une morale laïque assortis de variations relativistes sur le Bien et le Mal sont transgressés quotidiennement par le mensonge, la perversion de l’esprit et le renversement d’une « vraie » vérité, car la notion de « vrai » se dissout dans la « vérité de chacun ». Où allons-nous donc ? C’est comme si nous roulions dans une belle voiture, en dehors de la route, en pleins champs labourés, le long de la lisière des forêts et des rivières, au lieu de l’autoroute goudronnée et sécurisée à cet effet. Je ne décris pas l’état de notre véhicule à la sortie de ce chemin improvisé ! Autrement dit, Dieu nous a donné de vraies « routes » que l’on appelle les commandements, et nous, nous passons à côté. Il ne s’agit pas d’une petite leçon de morale : après la Création, l’humanité a reçu à travers Abraham une promesse d’une descendance éternelle. Là, on n’a pas compris non plus. Il ne s’agit pas de la descendance biologique comme celle d’animaux, mais de l’esprit en Dieu, de l’amour du Créateur pour sa créature. Nos forts en thème s’insurgent. Alors, c’est quoi cet Amour (un peu fou), comme dirait saint Paul ? L’Amour c’est le don absolu de Dieu qui s’incarne en son Fils, Jésus-Christ. Voilà pour la descendance. Après cela, il a laissé à Moïse un procédé pour gérer au jour le jour son peuple choisi, car la descendance est vigoureuse. Par la Loi, Dieu nous offre ainsi les moyens d’agir selon sa Parole. Et comme, dès le début, la Création a été touchée par le péché, les termes de ce contrat seront mille fois repris et interprétés par nous et nos prédécesseurs pour nous convenir en tant que pécheurs. Nous appelons cela la justice. Pour résumer la Loi, seul le Christ en possède l’esprit de synthèse en nous laissant deux phrases définitives : «Tu aimeras ton Dieu par-dessus tout », et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Pour ceux qui préfèrent la complication, la Loi est devenue un catalogue d’instances juridiques, tandis que pour le Christ, elle est un monument de la miséricorde de Dieu.…