Particulièrement sensibles à l’appel de la Saint Vierge à Fatima, demandant la récitation du chapelet quotidien, Bernard et Angélique Balayn s’attachent à diffuser ce message. À cet effet, et profitant de l’occasion donnée par le déplacement du pape à la Rencontre mondiale des familles en Irlande, au mois d’août, ils signent un nouveau livre cette année : Prier le rosaire pour les familles avec saints François et Jacinthe de Fatima. Plus qu’un manuel pour comprendre comment méditer et réciter le rosaire, ce petit livre préfacé par le cardinal Sarah, propose des méditations pour tous les mystères du rosaire, basées sur des passages tirés des vies des jeunes voyants. Pour comprendre ce qui a ammené à écrire ce livre, nous avons interrogé Bernard Balayn.
Comment vous et votre femme, vous êtes-vous intéressés à tout ce qui a trait aux apparitions de Fatima ?
J’ai eu un évènement marquant dans ma vie, ayant échappé à un accident alors que je priais le chapelet, au mois d’octobre, le mois du rosaire, j’en ai déduit que je devais ma survie à la Sainte Vierge. J lui ai donc adressé cette prière : « Marie, j’ai été sauvé par ton fils, il m’a donné la vie une seconde fois, par conséquent elle ne m’appartient plus, je la lui donne ».
Ma femme et moi avons voulu remercier celle qui m’avait sauvé, à la suite d’une retraite j’ai découvert par hasard un livret comportant un récit extrêmement bref des apparitions de Fatima que je ne connaissais pas. J’ai donc dit à mon épouse que s’il fallait remercier la Vierge, il fallait aller là où elle s’est présentée comme dame du rosaire.
Nous avons donc choisi de partir à Fatima, et le 15 août 1977, la présence des Portugais, la beauté du pèlerinage et sa profondeur nous ont convaincus. Nous avons vécu une sorte de conversion lors de ce pèlerinage. J’avais d’ailleurs apporté une caméra, et en visionnant plus tard les images du pèlerinage, j’ai aperçu l’abbé André Richard [un des fondateurs de L’Homme Nouveau].
À la suite de ce pèlerinage, j’ai cherché un organisme d’Église capable d’accepter quelqu’un qui voulait agir pour Fatima, c’est de cette façon que j’ai connu l’Armée Bleue. Voilà le cheminement originel de notre intérêt pour Fatima, qui n’a jamais faibli.
Vous avez écrit plusieurs livres sur Fatima, le dernier s’intitule Prier le rosaire pour les familles avec saints François et Jacinthe de Fatima. Pourquoi avoir choisi seulement François et Jacinthe et ne pas avoir inclus Sœur Lucie ?
Tout simplement parce qu’on vient de les canoniser l’an dernier, ça clôturait l’année du centenaire de Fatima. Nous avons choisi ces deux enfants qui après un siècle d’attente ont enfin été canonisés. Nous n’oublions pas sœur Lucie pour autant, puisqu’elle est présente au cours des méditations que nous proposons. Je pense bien que c’est une sainte comme les deux premiers.
Ce livre vous le publiez un an après le centenaire de Fatima, à destination dites-vous des familles…
L’idée a été émise heureusement dans un article de présentation paru dans la revue Stella Maris à laquelle je collabore. J’ai eu l’opportunité d’ajouter cette intention, qui est une intention circonstancielle parce que le fondement est tout simplement la défense et la promotion de la famille, à la suite de ce qu’a fait Saint Jean-Paul II lors de son pontificat. Nous voulions par ce biais soutenir le Saint-Père qui accessoirement va se trouver au mois d’août en Irlande, pour les familles.
Vous parlez des grandes victoires permises par le rosaire, entre autres, vous revenez à plusieurs reprises sur la victoire de Lépante, c’est une victoire de même ampleur que vous poursuivez aujourd’hui ?
Oui, cela a été dit textuellement et on en a convenu avec le cardinal Sarah que nous avons rencontré à l’abbaye de Triors et à qui nous avons pu remettre notre livret en main propre.
Pour nous, après avoir six livres avec celui-ci, nous pensons connaître ce qui tourne autour de Fatima et nous sommes convaincu que dans le contexte actuel, puisque la dramatique lutte contre la famille est loin d’être terminée hélas, s’il n’y a pas un réveil spirituel en France et ailleurs pour sauver la famille, et cela ne peut passer que par celle appelée par Saint Jean-Paul II la « Reine de la famille », je ne vois pas comment nous pourrions y arriver par des moyens humains…
Vous vous êtes beaucoup penchés sur le message de Fatima, qu’avez-vous pensé de la demande faite par la Sainte Vierge de lui consacrer la Russie, de ce que les papes ont pu faire pour y répondre et comment interprétez-vous le troisième message ?
Pour moi c’est assez clair, même si j’ai pu être surpris que la Vierge Marie ne parle que de la Russie et pas de la Chine, avec l’abbé Richard, à la suite de longues discussions, nous en avons déduit que la Russie étant le pays fondateur du régime communiste, il englobait tous les autres.
Nous considérons que le 25 mars, le Saint-Père a consacré la Russie à la Sainte Vierge, même s’il n’a pas formulé cette consécration à voix haute. Nous en avons parlé avec Mgr Alberto Cosme do Amaral, ancien évêque de Fatima et qui est devenu un de nos amis, il m’a dit être absolument certain que Saint Jean-Paul II a bien, a la demande de Sœur Lucie, consacré la Russie à Son Cœur immaculé, même si nous n’avons pas entendu sa voix au micro.
J’ajoute qu’un homme comme lui, sorti de l’enfer marxiste, qui comprenait d’autant mieux toute la souffrance des pays communistes, a forcément porté la Russie dans ses prières.
D’ailleurs dans les années qui ont suivi, le verrou du bloc de l’Est a progressivement sauté. Rien n’est fini pour autant, il reste encore beaucoup de pays à convertir.
Prier le Rosaire pour les familles avec Saints François et Jacinthe de Fatima, Aux éditions Parvis, 9,50€ (préfacé par le cardinal Sarah)
Pour aller plus loin, notre Hors-Série sur Fatima