Quand l’Amérique se rebiffe : NON, C’EST NON

Publié le 16 Nov 2019
Quand l’Amérique se rebiffe : NON, C’EST NON L'Homme Nouveau

Parmi toutes les tendances qui secouent l’Amérique actuellement, il en est une dont le destin apparaît d’autant plus durable qu’il concerne non pas un groupe isolé mais chaque individu. C’est l’habitude, désormais bien ancrée, de se définir par la négative. Au dîner, on sert des glaces sans graisse, de la bière sans alcool, du café sans caféine. Et au petit-déjeuner, on proclame haut et fort à l’invité qui eut droit à une nuit sur le canapé du salon, que les lieux sont sans fumée, les boissons sans sucre, les discussions sans politique et les déchets sans pollution. Les autorités se plaisent à souligner que le nombre d’alcooliques anonymes, de drogués anonymes, de joueurs anonymes et de boulimiques anonymes a doublé en dix ans. Le refus est devenu un style. Le simple « non » est passé de la fonction d’adverbe de négation à l’état de slogan existentiel. Il y a une génération, une cigarette déterminait un profil ; aujourd’hui, elle le condamne. Dans les années 1990, on se faisait plaisir ; maintenant, on se contrôle. L’époque exige que l’on chasse l’auto-indulgence comme une sorte de faiblesse dégradante. C’est la mode du « non » identificateur. Il prouve que l’on est capable de discipline personnelle, de choix idéologique, de messianisme salvateur. Il montre que l’on veut en terminer avec les nauséeux débats du passé afin d’affronter les défis du futur. Un professeur de psychologie à l’université de Boston estime que cette culture du « non » est une culture de la découverte par élimination. Dans ce cas, le « non » serait chargé, par le langage et les attitudes, de pousser une civilisation hors de l’histoire. Les individus se présentent en insistant sur ce qu’ils ne sont pas ; les produits se vendent grâce à ce qu’ils ne contiennent plus ; les politiciens cherchent l’élection en claironnant ce qu’ils ne promettent pas. Le non-isme semble perçu comme une parenthèse de réaction annonciatrice de changements. Mais à force de rejeter le « oui » qui scelle un engagement, l’adepte du « non » finira par se demander : « qui suis-je ? »

Ce contenu pourrait vous intéresser

International

Emmanuel Macron en Afrique : une tournée présidentielle sous tension

Les 1er et 2 mars, à Libreville (Gabon), Emmanuel Macron participait à un sommet qui avait l’ambition d’offrir « des solutions concrètes » en matière de conservation des forêts et de dérèglement climatique. C’était le « One Forest Summit », un peu décalé par rapport aux réalités de la région, mais qui va remplir son office de « pompe à fric » sous forme de subventions diverses et de reversements de taxes carbone. 

+

1780 Chev Emmanuel Macron 2017 05 29 cropped emmanuel macron
International

Ballon espion : la Chine fait des bulles

rier, un ballon est signalé dans le ciel américain. Il est abattu par l’armée le 4 dans les eaux territoriales. Puis le 10 février, des avions de chasse F22 descendent un objet volant près des côtes de l’Alaska. Le 11, le Canada demande aux États-Unis d’intervenir pour faire feu sur un autre engin au-dessus du Yukon. Enfin, le 12, c’est à la verticale du Michigan (États-Unis) qu’un nouvel engin est abattu.

Le 8, Washington accusait la Chine de lancer « une flotte de ballons destinés à des opérations d’espionnage » à travers le monde. Étions-nous à la veille d’un nouveau conflit diplomatique ?

Très vite, Pékin s’avouait le propriétaire du premier ballon et déclarait que ce dernier transportait des équipements pour recueillir « principalement » des données météorologiques. On retiendra que « principalement » ne veut pas dire exclusivement. Même si les Chinois affirment que leur aérostat était sorti involontairement de sa trajectoire, les Américains s’inquiétaient d’autant plus qu’il était passé au-dessus du Montana où sont implantés leurs missiles nucléaires.

La suite nous en dira sans doute plus puisque l’aéronef a été récupéré pour analyse. Néanmoins, on sait déjà que sa charge était plus importante que celle d’un ballon météorologique normal. D’autre part, la nacelle était équipée d’un système de guidage qui rend peu crédible la thèse d’un écart involontaire de trajectoire.

La Chine n’en a pas moins répliqué avec fermeté : en exprimant « son fort mécontentement, elle proteste contre l’utilisation de la force par les États-Unis ».

Cependant, le mystère reste entier pour les trois autres engins volants non identifiés. Pékin n’en reconnaît pas la paternité et Joe Biden lui-même a déclaré : « Ces trois objets sont vraisemblablement liés à des entreprises privées, à des activités de loisirs ou à des institutions de recherche. » Peut-être, mais personne n’a élevé la voix pour se plaindre ou signaler la destruction de son ou de ses équipements. Ensuite, le président des États-Unis a donné un peu vite une explication logique et possible à ce mystère.

Mieux, il cherche à rassurer, disant qu’il n’y a pas une soudaine augmentation d’objets volants dans le ciel américain mais une meilleure capacité à les détecter avec les radars. Au point que l’on se demande s’il ne couvre pas autre chose. Dans son registre, le général Glen VanHerck, patron des forces aérospatiales américaines, en rajoutait. À une question sur un possible envoi d’OVNI par des extraterrestres, il répondait « n’avoir rien écarté à ce stade ». La Maison Blanche s’est vue obligée de démentir cette hypothèse.

La question se pose : l’armée américaine aurait-elle détruit le matériel d’expériences secrètes plutôt que de les révéler au public ? Ce ne serait pas la première fois, en raison du cloisonnement des informations sur de telles opérations. Un autre détail pourrait aller dans ce sens pour les trois autres aéronefs : alors que les restes du premier ont été retrouvés, l’armée américaine a déclaré ses recherches infructueuses pour les trois autres.

Reste à s’interroger sur la légitimité, en termes de droit, du survol d’un territoire par des ballons d’un pays tiers et, non moins important, de leur destruction par le pays survolé. Chaque État jouit de « la souveraineté complète et exclusive sur l’espace aérien au-dessus de son territoire », selon les règles de l’aviation civile. Les appareils civils sont libres de circuler, mais les appareils militaires peuvent être interceptés. Et s’il s’agit d’un appareil espion qui se donne une apparence civile ?

Néanmoins, et c’est un autre problème, selon Pékin, depuis l’année dernière, « des ballons américains ont survolé la Chine à au moins dix reprises ». Le hiatus est sans doute là : Washington n’accepte pas qu’on lui renvoie la politesse.

+

shutterstock 2261623275 emmanuel macron
International

Isabelle la Catholique sera-t-elle bientôt béatifiée ?

Poursuivie avec son époux Ferdinand par une tenace légende noire, la reine Isabelle la Catholique a malgré tout été déclarée « servante de Dieu » par Paul VI en 1974. Et le processus de béatification est en cours. Explications avec Don José Luis  Rubio Willen le président de la Commission pour la béatification de la souveraine.

+

1778 IsabellaofCastile03 emmanuel macron
International

Syrie, Turquie : où est l’humanité ?

Le 6 février, en pleine nuit, à 4 heures 17, un séisme éclatait en Turquie et en Syrie. D’une magnitude de 7,8, son épicentre se situait dans la région de la ville turque de Gaziantep, non loin de la frontière syrienne.

+

1778 Chev Gaziantep Castle emmanuel macron