Racine (7/8) : Racine, janséniste ?

Publié le 10 Août 2024
racine janséniste

Cet été : Jean Racine, un dramaturge chrétien

Cet été, L’Homme Nouveau vous propose une sélection d’articles issus de son hors-série n° 56 consacré au dramaturge Jean Racine. Pour bénéficier de tous les articles de ce hors-série, commandez-le sur notre boutique en ligne. 👉🏻 Dossier thématique « Racine, un dramaturge chrétien »

On ne peut évoquer Racine sans aborder Port-Royal. Nous avons demandé à l’abbé Jean-Robert Armogathe, éminent spécialiste du XVIIe siècle et du jansénisme, de quelle nature étaient les relations du dramaturge avec la communauté qui forma ses jeunes années. Tour à tour attaquant et défenseur, il ne renonça pas pour autant à cet héritage, mais l’assimila à sa façon.

 

| Quels sont les liens de Jean Racine avec Port-Royal et le jansénisme ?

p.57 Port Royal racine

Jean Racine prit à certains moments la défense de ses amis jansénistes et des religieuses de Port-Royal.

Abbé Jean-Robert Armogathe : Je dirai que Racine est plus lié au monastère de Port-Royal qu’au jansénisme. Ses liens sont d’abord familiaux : sa grand-tante, une de ses tantes, une grand-mère enfin sont entrées au monastère, et lui-même, orphelin de père et mère, sans ressources, a été recueilli et éduqué, entre 11 et 18 ans, grâce à la générosité des amis du monastère. Des Petites écoles au collège d’Harcourt, il a bénéficié d’une solide culture classique, en latin et en grec, tout à fait unique chez les auteurs contemporains, et c’est ce qui fait son originalité. Ses protecteurs l’orientent vers le droit (il s’en souviendra pour écrire Les Plaideurs!), mais il préfère une vie mondaine au-dessus de ses moyens : pendant plusieurs mois, en 1661 et 1662, auprès de son oncle, vicaire général du diocèse d’Uzès, il essaie d’obtenir un bénéfice ecclésiastique et étudie la théologie, mais il finit par revenir à Paris et sa fréquentation du monde littéraire lui permet de décrocher à 24 ans, en 1663, une première pension royale – début d’une belle carrière d’écrivain détaché des débats théologiques.

| Quand Racine rompt avec l’abbaye, en répondant à Pierre Nicole son acerbe Lettre à l’auteur des Hérésies imaginaires et des deux Visionnaires, quel est son état d’esprit ? Cette rupture est-elle une question de fond, une réaction eu égard à une vie personnelle assez relâchée, ou encore un pragmatisme…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Marie Piloquet

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCultureLes croisades au risque de l'Histoire

Les Croisades (1) | La première croisade

HORS-SÉRIE « Les croisades au risque de l'Histoire » | Considérée par beaucoup comme la seule véritable, la première croisade, qui répondait à un appel de l’empereur byzantin Alexis Comnène, mena les pèlerins à Jérusalem au bout de trois ans de luttes, marches, rivalités et autres épreuves. Des principautés s’y établirent l’une après l’autre, et assurèrent une présence chrétienne en ces Lieux saints pendant près de deux siècles.

+

croisade
À la uneCultureLectures

Charles et Zita, exemple d’engagement dans le mariage

Recension jeunesse | La rédaction de L’Homme Nouveau vous propose une page recension de lectures jeunesse pour les vacances, avec un choix éclairé de quelques histoires à lire ou faire lire, notamment Charles et Zita, un destin pour la paix, de Clotilde Jannin, et d'autres activités. À retrouver dans le n°1836.

+

visuel articles zita racine
Culture

De l’ekklesia à la basilique : les mots de la foi

C’est logique ! de François-Marie Portes | L’été est souvent l’occasion de redécouvrir le patrimoine chrétien de nos églises et abbayes. Mais au-delà des pierres, que disent les mots que nous utilisons pour les désigner ? De la basilique à l’église, du qahal hébreu à l’ekklesia grecque, plongée dans l’héritage sémantique du christianisme.

+

ekklesia basilique