> Enquête Quas Primas
Nous continuons notre enquête à l’occasion du centenaire de Quas Primas, en explorant les fondements doctrinaux du règne du Christ sur la société. Dans le prolongement de Nicée jusqu’au concile de Trente, Pie XI n’a fait que rappeler une vérité de foi : Jésus-Christ est roi, non seulement des âmes, mais aussi des peuples, des lois et des institutions humaines.
La doctrine du Christ-Roi et de son règne sur la société humaine est de foi définie : le concile de Trente, dans le 21e canon de sa sixième session rappelle que le Seigneur Jésus est non seulement pour nous le Rédempteur mais aussi le législateur. Le pape Pie XI le rappelle dans son encyclique Quas Primas du 11 décembre 1925, à l’occasion de l’année sainte de 1925 et de l’anniversaire des 1 600 ans du concile de Nicée qui, en 325 a proclamé la divinité de Jésus-Christ et son égalité avec le Père, et a inséré dans le Symbole de la Foi les mots « et son règne n’aura pas de fin ».
Donner les moyens pour la fin
Qu’est-ce qu’être roi ? Déjà, gouverner, c’est mener des êtres à la fin qui leur convient en leur donnant les moyens d’y parvenir. Dieu est donc roi déjà par le seul fait qu’il nous a créés, que nous dépendons entièrement de lui, et que lui seul peut nous donner ce que nous attendons ultimement : la vie éternelle. Jésus, parce qu’il est Dieu, est donc roi à ce titre dans sa nature divine. Il l’est aussi dans la nature humaine qu’il a assumée pour nous par sa mission de rédempteur et de sauveur à notre égard, et par le jugement qu’il exercera à la fin des temps : « le Père a donné au Fils de disposer de la vie, et il l’a constitué souverain juge parce qu’il est le Fils de l’Homme » (Jn 5, 27). Mais être roi, c’est un peu plus, c’est recevoir de celui qui conduit tout l’onction qui permet de mener les affaires publiques, non à la seule lumière de la sagesse humaine mais à celle de la sagesse divine, qui voit toutes choses en fonction de la Cause…