Redécouvrir et vivre l’encyclique Evangelii nuntiandi de Paul VI

Publié le 29 Mar 2023

Dans le cadre des catéchèses sur l’évangélisation et le zèle apostolique des croyants, le Pape aborde lors de l’Audience générale du 22 mars 2023 le rôle essentiel du témoignage en se fondant sur la lumineuse exhortation apostolique de Paul VI : Evangelii nuntiandi. Cette magnifique exhortation sur l’évangélisation prouve entre autres la grandeur et l’importance doctrinale de ce pontificat ; il faut y ajouter sa Profession de Foi du 30 juin 1968, digne des plus grands symboles de la foi chrétienne. Au milieu des ténèbres, au milieu de toutes les tentations, de toutes les révoltes et de tous les suicides des humains devenus fous, parce que séparés de Dieu ; au milieu d’une tempête sans précédent causée par « la trahison des clercs », selon les propres termes de Paul VI, au milieu de l’autodémolition et de l’autodestruction, selon ses propres termes encore, malgré les infiltrations des fumées de Satan, il fut toujours Pierre, comme il devait le rappeler à Genève, au COE : « Mon nom est Pierre » !

Parmi les actes d’autodestruction de l’Église, il faut sans aucun doute citer l’arrêt presque général, au moins en esprit chez beaucoup, de la mission ad gentes, à l’encontre de la volonté des papes depuis l’encyclique Maximum illud de Benoît XV jusqu’à Evangelii nuntiandi. Ensuite, les papes ont encore loué la mission ad gentes, ne serait-ce que par leur message pour la Journée mondiale des missions, le troisième dimanche d’octobre. Pourtant, même si les papes ont répété que le dialogue interreligieux ne remplace pas la mission, la réalité pratique est hélas bien souvent opposée. On laisse toute place au relativisme religieux et dogmatiques, malgré les objurgations de Benoît XVI, et pratiquement chez beaucoup toutes les religions se valent et on peut se sauver dans sa propre religion. Ceci est très grave. Notons d’ailleurs au passage que Paul VI n’a jamais employé l’expression de dialogue interreligieux. Il parlait de dialogue du salut ou, avec les non chrétiens, de colloque, réservant le mot dialogue pour les chrétiens séparés de Rome et les juifs.

Par cette exhortation, Paul VI a voulu mettre fin à de telles aberrations en fondant toute sa charte sur le témoignage et on doit rappeler ici que le terme grec martyrion signifie martyre. Cela en dit long. Le pape François cite la très belle et bien connue phrase du n. 41 : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins ». Mais de quel témoignage s’agit-il ? Bien sûr du témoignage de Jésus. L’évangélisation s’identifie avec la proclamation de toute la vérité dogmatique sur Jésus et des conséquences morales qui découlent de son enseignement, spécialement des Béatitudes toujours à lire en lien avec le Décalogue. Ce témoignage demeure indispensable. Certes comme le dit le Pape, il s’agit de transmettre Dieu qui se fait vie en moi, mais il s’agit aussi de la doctrine véritable sur Dieu et sur Jésus vrai Dieu et vrai homme. Le Dieu des chrétiens ne sera jamais Jupiter, le Maître horloger ou encore le Dieu de Mahomet. Les juifs sont à part, car ils ont la Révélation bien qu’incomplète et en attente de la Révélation apportée par le Messie, Jésus de Nazareth. Le Pape le rappelle d’ailleurs en disant que le témoignage comprend aussi la foi professée, et il note avec raison le danger d’hypocrisie dans la profession de foi. Il faut être prêt au martyre pour être témoin avec Marie qui se tenait debout près de la Croix de Jésus et de Jésus crucifié : verser notre sang pour la vraie foi est un don et une grâce qui nous permet d’être pour tous la bonne odeur du Christ.

Un moine de Triors

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