Le père Josef Toufar, première victime des purges communistes contre l’Église catholique tchèque, a été officiellement réhabilité par la justice de son pays le jeudi 10 octobre.
Un « faux miracle » utilisé comme prétexte
L’affaire dite du « miracle de Číhošť » trouve son origine le 11 décembre 1949, dans le petit village de Číhošť. Ce jour-là, lors du troisième dimanche de l’Avent, alors que le père Josef Toufar, 47 ans, prêchait à l’église, une vingtaine de fidèles affirment avoir vu le crucifix du maître-autel se mouvoir à plusieurs reprises. Cet événement inexpliqué attire l’attention de la StB (Statni Bezpecnost), la police secrète communiste, qui accuse alors le prêtre d’avoir orchestré un faux miracle pour inciter la population à se soulever contre le régime communiste.
Selon la propagande de l’époque, cet acte faisait partie d’un complot plus vaste, organisé par la CIA et le Vatican, pour déstabiliser la Tchécoslovaquie communiste. Le prêtre, populaire et respecté dans la région, devient rapidement une cible politique.
Torture et mort sous le régime communiste
Arrêté en janvier 1950, il est emprisonné à la prison de Valdice. Il y subit d’atroces tortures destinées à lui arracher des aveux concernant la mise en scène du miracle. Malgré les sévices, le prêtre refuse de confesser un crime qu’il n’a pas commis. Son état de santé se détériore rapidement, jusqu’à nécessiter une intervention chirurgicale. Cependant, le 25 février 1950, le père Josef Toufar meurt à l’hôpital des suites d’une hémorragie interne provoquée par la torture.
Enterré sous un faux nom dans une fosse commune à Prague, sa famille ne fut informée de sa mort que quatre ans plus tard. Ce n’est qu’en 2014 que ses restes furent exhumés et identifiés. Il repose désormais dans son ancienne paroisse, à Číhošť, dans l’église de l’Assomption-de-la-Vierge-Marie.
Son cas s’inscrit dans le contexte plus large des persécutions religieuses en Tchécoslovaquie sous le régime communiste. Dès 1948, des milliers de prêtres, religieux et fidèles furent persécutés, emprisonnés, voire exécutés. Le régime voyait l’Église catholique comme une force politique susceptible de menacer son contrôle sur la société.
Le 13 avril 1950, quelques mois après l’arrestation du père Toufar, les autorités communistes ordonnèrent la fermeture de 219 maisons religieuses et l’internement de plus de 2 000 religieux. En 1956, 433 prêtres et étudiants en théologie étaient encore détenus dans les prisons du régime. La mort du père Josef Toufar devint un symbole de la brutalité communiste et de la résistance silencieuse de l’Église catholique en Tchécoslovaquie.
Un pas vers la reconnaissance
La réhabilitation juridique du père Toufar, décidée par le tribunal régional de Hradec Králové, marque une étape symbolique dans la reconnaissance des injustices commises sous le régime communiste. « Il ne fait aucun doute que l’arrestation et l’enquête sur Josef Toufar étaient contraires aux lois de l’époque », a souligné le procureur František Jedlička, qui a instruit l’affaire.
En 2013, l’Église catholique tchèque a ouvert la cause en béatification de Josef Toufar. Depuis, un important travail de mémoire a été mené pour honorer la mémoire de ce prêtre martyr : des statues ont été érigées en son honneur, un opéra a retracé son histoire, et de nombreuses commémorations ont eu lieu. La béatification, en cours d’instruction à Rome, pourrait encore renforcer l’importance du père comme figure de résistance spirituelle et morale.
Pour l’Église catholique tchèque, le père Josef Toufar reste un symbole fort des persécutions subies entre 1948 et 1989, une époque durant laquelle plus de 4500 personnes ont perdu la vie en raison de leur opposition au régime communiste. La reconnaissance posthume de ce prêtre torturé à mort s’inscrit dans un processus plus large de réhabilitation des victimes du communisme, entamé dans les années 1990 et toujours en cours aujourd’hui.
L’affaire dite du « miracle de Číhošť » trouve son origine le 11 décembre 1949, dans le petit village de Číhošť. Ce jour-là, lors du troisième dimanche de l’Avent, alors que le père Josef Toufar, 47 ans, prêchait à l’église, une vingtaine de fidèles affirment avoir vu le crucifix du maître-autel se mouvoir à plusieurs reprises. Cet événement inexpliqué attire l’attention de la StB (Statni Bezpecnost), la police secrète communiste, qui accuse alors le prêtre d’avoir orchestré un faux miracle pour inciter la population à se soulever contre le régime communiste.
Selon la propagande de l’époque, cet acte faisait partie d’un complot plus vaste, organisé par la CIA et le Vatican, pour déstabiliser la Tchécoslovaquie communiste. Le prêtre, populaire et respecté dans la région, devient rapidement une cible politique.
Torture et mort sous le régime communiste
Arrêté en janvier 1950, il est emprisonné à la prison de Valdice. Il y subit d’atroces tortures destinées à lui arracher des aveux concernant la mise en scène du miracle. Malgré les sévices, le prêtre refuse de confesser un crime qu’il n’a pas commis. Son état de santé se détériore rapidement, jusqu’à nécessiter une intervention chirurgicale. Cependant, le 25 février 1950, le père Josef Toufar meurt à l’hôpital des suites d’une hémorragie interne provoquée par la torture.
Enterré sous un faux nom dans une fosse commune à Prague, sa famille ne fut informée de sa mort que quatre ans plus tard. Ce n’est qu’en 2014 que ses restes furent exhumés et identifiés. Il repose désormais dans son ancienne paroisse, à Číhošť, dans l’église de l’Assomption-de-la-Vierge-Marie.
Son cas s’inscrit dans le contexte plus large des persécutions religieuses en Tchécoslovaquie sous le régime communiste. Dès 1948, des milliers de prêtres, religieux et fidèles furent persécutés, emprisonnés, voire exécutés. Le régime voyait l’Église catholique comme une force politique susceptible de menacer son contrôle sur la société.
Le 13 avril 1950, quelques mois après l’arrestation du père Toufar, les autorités communistes ordonnèrent la fermeture de 219 maisons religieuses et l’internement de plus de 2 000 religieux. En 1956, 433 prêtres et étudiants en théologie étaient encore détenus dans les prisons du régime. La mort du père Josef Toufar devint un symbole de la brutalité communiste et de la résistance silencieuse de l’Église catholique en Tchécoslovaquie.
Un pas vers la reconnaissance
La réhabilitation juridique du père Toufar, décidée par le tribunal régional de Hradec Králové, marque une étape symbolique dans la reconnaissance des injustices commises sous le régime communiste. « Il ne fait aucun doute que l’arrestation et l’enquête sur Josef Toufar étaient contraires aux lois de l’époque », a souligné le procureur František Jedlička, qui a instruit l’affaire.
En 2013, l’Église catholique tchèque a ouvert la cause en béatification de Josef Toufar. Depuis, un important travail de mémoire a été mené pour honorer la mémoire de ce prêtre martyr : des statues ont été érigées en son honneur, un opéra a retracé son histoire, et de nombreuses commémorations ont eu lieu. La béatification, en cours d’instruction à Rome, pourrait encore renforcer l’importance du père comme figure de résistance spirituelle et morale.
Pour l’Église catholique tchèque, le père Josef Toufar reste un symbole fort des persécutions subies entre 1948 et 1989, une époque durant laquelle plus de 4500 personnes ont perdu la vie en raison de leur opposition au régime communiste. La reconnaissance posthume de ce prêtre torturé à mort s’inscrit dans un processus plus large de réhabilitation des victimes du communisme, entamé dans les années 1990 et toujours en cours aujourd’hui.
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