Ils n’ont rien lâché (2/6) | De 1905 à 1914, le laïcisme en marche

Publié le 19 Août 2025
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L'église de Briec défendue par les manifestants lors de la querelle des inventaires en 1906 (Joseph-Marie Villard).

Cet été : Des martyrs aux dissidents : Ils n’ont rien lâché

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La décision de dresser l’inventaire des biens de l’Église à la suite de la loi de 1905 entraîne une forte réaction populaire. Inscrite dans le contexte de lutte contre l’Église menée par l’État républicain depuis la Révolution de 1789, la querelle des inventaires révèle une laïcité violente et agressive. En face, ils ne lâchent rien… Entretien avec Jean Vallier.

 

| Quel a été le motif qui a conduit à la crise des Inventaires ?

| Jean Vallier : Au lendemain de la promulgation de la loi de séparation (9 décembre 1905), il faut, conformément à son article 3, dresser « l’inventaire descriptif et estimatif » des biens des paroisses, avant de les remettre aux futures associations cultuelles. Pour tous, il ne s’agit que d’un acte administratif sans conséquence. D’ailleurs, les députés catholiques étaient plutôt favorables à cette mesure, la considérant comme une protection contre le vol et la spoliation des fabriques. C’est une circulaire de la direction générale de l’Enregistrement du 2 janvier 1906 qui met le feu aux poudres, en demandant l’ouverture des tabernacles. La gauche crie à la provocation ; la droite dénonce une mesure de persécution religieuse. Cette indignation se transforme en résistance.  

| Comment l’Église catholique réagit-elle officiellement, au Vatican et en France ?

Si l’Église est unanime (ou presque) pour condamner la séparation, les réactions sont plus partagées quant à la résistance aux inventaires. La plupart des évêques ne souhaitent, en effet, opposer qu’une résistance passive. À Rome, la condamnation est très claire. Le 11 février 1906, dans l’encyclique Vehementer nos, Pie X dénonce la séparation comme une « thèse absolument fausse, une pernicieuse erreur ». Le 10 août, le Pape renouvelle sa condamnation dans l’encyclique Gravissimo officii munere et refuse les associations cultuelles demandées par la loi. Pour Pie X, « elles ne peuvent pas être formées sans violer les droits sacrés de l’Église ».  

| Quelle était la raison de ce refus ?

En acceptant…

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Propos recueillis par Adelaide Pouchol

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