Synode sur la synodalité : une assemblée profondément bouleversée

Publié le 04 Oct 2023
évêques synode sur la synodalité

Mgr Eychenne, évêque de Grenoble-Vienne, un des quatre évêques français du Synode © Produzione Fotografica, 2021

À l’heure où se tient l’Assemblée générale du Synode des évêques à Rome, un tour d’horizon des différentes personnalités présentes, françaises et étrangères, avec droit de vote ou non, permet de saisir les grands changements apportés par le Pape à sa composition et donc aux tendances qui vont s’y exprimer. Un certain nombre de laïcs, des consacrés « non évêques », des femmes et des experts invités… 

  Ce mercredi 4 octobre, l’Assemblée générale du Synode sur la synodalité s’est ouverte à Rome, à l’issue de deux ans de travaux préparatoires. Cette première session durera jusqu’au 29 octobre, rassemblant des évêques et des « non-évêques » ayant un droit de vote, accompagnés d’invités spéciaux et d’experts. L’assemblée synodale constituée de 364 membres comptera sept Français votants (un cardinal, quatre évêques et deux femmes consacrées), deux invités spéciaux et plusieurs experts. En juin dernier, la Conférence des évêques de France (CEF) a envoyé à Rome la collecte des synthèses synodales (diocèses, mouvements, associations) sans y apporter de rectifications, mais en y joignant un document rédigé directement par les évêques.  

Les Français présents

La CEF a élu quatre évêques pour être présents à Rome : Mgr Alexandre Joly, évêque de Troyes, Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Grenoble-Vienne, Mgr Benoît Bertrand, évêque de Mende, et Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre. Mgr Alexandre Joly, ordonné évêque en 2019, est membre du Conseil permanent de la CEF mais également coordinateur du Synode 2023 pour la France. Interrogé sur les travaux préparatoires et les tendances actuelles au sein des participants, il considère que le sujet n’est pas de décider si les prêtres doivent se marier ou s’il faut ordonner les femmes, ni de produire une certaine quantité de documents, mais de vivre davantage la synodalité de l’Église. Mgr Jean-Marc Eychenne a d’abord été nommé évêque de Pamiers en 2014, recevant la consécration épiscopale de Mgr Le Gall en 2015. En septembre 2022, il a été nommé évêque de Grenoble et Vienne, succédant à Mgr de Kerimel devenu archevêque de Toulouse. Il hérite d’un diocèse ayant connu de vives tensions avec les fidèles attachés à la messe traditionnelle depuis l’application du motu proprio Traditionis Custodes. Il en est resté au statu quo depuis son arrivée, évitant autant que possible la rencontre. Mgr Eychenne est aussi membre du Conseil pour les relations interreligieuses et les nouveaux courants religieux au sein de la CEF. Mgr Matthieu Rougé,…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Maitena Urbistondoy

Maitena Urbistondoy

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneEgliseTribune libre

Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ? (2/3)

Une volonté farouche de changer de paradigme (2/3) | Tout d’abord, et en amont de l’élection, la volonté farouche de changement de ceux qui ont préparé le règne. En 2007 paraissait un livre très éclairant et remarquablement conçu dans la plus pure tradition de la manipulation de l’opinion. La thèse de ce livre-programme qui devait se révéler prophétique peut se résumer ainsi : l’Église, depuis Constantin et avec pertinacité, s’est éloignée du message évangélique. Ce phénomène s’accentue à partir de la Renaissance quand l’Église s’entête de plus en plus en s’opposant à la modernité. Constatant au XXe siècle que des génocides ont été perpétrés dans des pays chrétiens (Allemagne, Rwanda), il faut en tirer la conclusion que cette manière ancienne d’être chrétien était fausse et qu’il faut refuser les préoccupations dérisoires que sont la connaissance de la foi, le nombre d’entrées au séminaire ou de sacrements célébrés, car tout cela détourne de l’essentiel qui consiste à apporter davantage d’humanité.

+

pape François synode
A la uneEgliseTribune libreLectures

Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ? (1/3)

Nous nous interrogions en 2019 (1) sur le regard porté par Benoît XVI et François sur ce roman d’anticipation de tout premier rang qu’est Le Maître de la Terre de Benson. Plus personne (plus personne de sain d’esprit en tous cas) ne prétend à présent à la continuité entre les deux pontificats. Leurs ambitions, leurs idées, leurs spiritualités, leurs tempéraments que tout oppose trouveraient dans ce livre un point commun ? Non, décidément nous ne parvenons pas à comprendre. Si les deux pontifes ont recommandé ce livre puissant, les motifs en sont forcément différents. 

+

François maitre de la terre Benson
A la uneEgliseMagistère

La loi naturelle, une herméneutique à contextualiser ?

L'Essentiel de Thibaud Collin | Le récent ouvrage de Mgr Livio Melina, Le discernement dans la vie conjugale, définit la loi morale comme une lumière sur le vrai bien, contre un paradigme, défendu par Karl Rahner et la cardinal Kasper, qui, sous couleur de pastorale et en tordant la notion de discernement, la présente comme inapplicable.

+

LOI NATURELLE Livio Melina
EgliseLiturgie

L’Ascension du Christ est notre propre élévation

L'esprit de la liturgie | Jésus montant au ciel est cause de joie pour les apôtres car, avec lui, la nature humaine est élevé à une dignité plus haute et « la captivité est emmenée captive ». Et leur égarement ne durera pas puisqu’il leur a promis le Consolateur.

+

ascension
A la uneEgliseDoctrine socialeMagistère

Dignitas infinita, quels fondements philosophiques ?

Entretien | La dernière déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, Dignitas infinita, datée du 2 avril 2024, revient sur la dignité et sur les droits de la personne humaine. Le texte fait référence à la Déclaration des droits de l’homme de 1948 et s’appuie sur le personnalisme catholique développé au XXe siècle. Explication par Guilhem Golfin, docteur en philosophie et professeur à Paris, contributeur de l’ouvrage La Dignité humaine. Heurs et malheurs d’un concept maltraité. 

+

Dignitas infinita
A la uneEgliseEglise de France

Mobilisation pour le maintien de la Tradition en Finistère : « Nous ne comprenons pas les raisons de cette expulsion »

Entretien avec Joseph, membre de l’organisation de la mobilisation pour le maintien de la tradition dans le Finistère. Deux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre ont été expulsés sans explications. Pour les fidèles, cette situation est à la fois inexplicable et injuste. La Fraternité Saint-Pierre est un institut sacerdotal fondé en 1988 et dont les statuts ont été approuvés par le Pape François en 2022. Ces deux prêtres en sont membres.  

+

tradition Finistère