Texas : la messe tridentine restreinte à une seule paroisse

Publié le 12 Nov 2024
messe tridentine
Suite au renvoi de Mgr Joseph Strickland, la célébration de la messe tridentine sera limitée à une seule paroisse dans le diocèse de Tyler, au Texas. Cette décision, approuvée par le Vatican, contraint les fidèles à se rendre désormais à l’église St. Joseph the Worker pour assister à cette forme liturgique.

 

Après le départ controversé de Mgr Joseph Strickland du diocèse de Tyler, au Texas, les directives du Vatican continuent de se faire sentir. En date du 6 novembre, l’administrateur apostolique temporaire, Mgr Joe S. Vásquez, a annoncé aux paroissiens de la cathédrale de l’Immaculée Conception la fin de la célébration de la messe tridentine, effective le 30 novembre prochain. Cette mesure, en application du motu proprio Traditionis Custodes du pape François, restreint fortement la célébration de la messe selon le Missel de 1962. 

Cette décision, prise en accord avec la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, intervient dans un contexte de surveillance accrue des pratiques liturgiques dans le diocèse depuis la visite apostolique de juin dernier. Pour Mgr Vásquez, la fin de cette liturgie à la cathédrale est une manière d’encourager « l’unité avec l’Église universelle » et d’inviter les fidèles à découvrir les « richesses liturgiques » du nouvel Ordo Missae. Seule la paroisse de St. Joseph the Worker, confiée à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), conservera l’autorisation d’utiliser le Missel de 1962. 

La cathédrale de Tyler, ainsi que quatre autres paroisses – Mary Queen of Heaven à Malakoff, Sacred Heart à Texarkana, St. Francis of Assisi à Gilmer et Sacred Heart à Nacogdoches – devront donc interrompre la célébration de la messe traditionnelle. La lettre du diocèse a été diffusée publiquement par la journaliste catholique Diane Montagna, qui a partagé le document en ligne, attirant l’attention sur cette décision controversée et suscitant de nombreux débats parmi les fidèles.

Des communautés mises à l’écart

Ce resserrement des pratiques liturgiques est perçu par certains comme la conséquence des réticences de Mgr Strickland à appliquer pleinement les directives de Traditionis Custodes, mesures qu’il avait jugées incompatibles avec sa mission de pasteur. En effet, il avait ouvertement déclaré ne pas pouvoir « affamer une partie de son troupeau » en limitant l’accès à cette liturgie. 

Cette décision impose aux fidèles des paroisses concernées des trajets supplémentaires non négligeables pour assister à la messe traditionnelle. Ils devront en effet parcourir entre quarante minutes et plus de deux heures de route pour rejoindre St. Joseph the Worker à Tyler (environ 40 minutes depuis Gilmer, 1 heure depuis Malakoff, 1h30 depuis Nacogdoches et jusqu’à 2h15 depuis Texarkana).

Ces distances représentent un défi logistique, en particulier pour les familles, souvent nombreuses dans ces paroisses. Cette distance supplémentaire rend l’assistance à la messe dominicale plus difficile pour de nombreux fidèles et presque impossible en semaine pour ceux qui ont des obligations familiales et professionnelles.

Depuis l’annonce de cette suppression, des voix s’élèvent au sein de la communauté catholique pour dénoncer ce qu’elles perçoivent comme un alignement forcé sur les nouvelles normes liturgiques. Mgr Vásquez a exhorté les paroissiens à « accueillir cette transition avec foi et confiance », espérant ainsi apaiser les tensions suscitées par cette décision.

Cette nouvelle mesure continue de susciter des interrogations au sein de la communauté catholique, où l’éviction de Mgr Strickland et la suppression de la messe traditionnelle sont perçues par certains comme une mise à l’écart des fidèles attachés à cette liturgie. 

 

>> à lire également : Le Synode ouvre-t-il la voie à l’ordination diaconale de femmes ? 

 

Maitena Urbistondoy

Maitena Urbistondoy

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