Le député Jérémie Patrier-Leitus (Horizons) a soumis un amendement au projet de loi de finances, visant à instaurer l’accès payant pour les visiteurs de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Cet amendement a pour but de financer un fonds destiné à la sauvegarde du patrimoine religieux.
Le député Jérémie Patrier-Leitus, vice-président de la commission des affaires culturelles et membre du groupe Horizons, a récemment proposé un amendement au projet de loi de finances actuellement examiné à l’Assemblée nationale. Cet amendement a pour but de créer un fonds de sauvegarde et de valorisation du patrimoine religieux, financé par un droit d’entrée de 5 € pour les visiteurs de la cathédrale.
Le diocèse de Paris prévoit d’accueillir près de 15 millions de touristes. Ce chiffre représente environ trois millions de visiteurs de plus qu’avant l’incendie du 15 avril 2019.
« Avec un tarif de cinq euros par visiteur, nous pourrions générer 75 millions d’euros par an. Cela permettrait à Notre-Dame de Paris de financer la restauration de toutes les églises de Paris et de France. Ce serait un symbole magnifique », soutient Rachida Dati, à deux mois de la réouverture de l’édifice.
Un objectif de 50 millions d’euros
Cette contribution des touristes, tant français qu’étrangers, devrait générer un financement annuel d’environ 50 millions d’euros, selon Jérémie Patrier-Leitus. Il souligne que la France possède près de 71 000 lieux de culte, dont une grande partie est dans un état préoccupant.
Le texte précise également que les pèlerins seraient exemptés de ce droit d’entrée, pouvant ainsi accéder gratuitement à la cathédrale. L’entrée serait gratuite pour les Français le premier dimanche de chaque mois.
Cet amendement est décrit comme un « amendement d’appel », destiné à obtenir la position du gouvernement sur le principe de création d’un tel fonds. Le 23 octobre, la ministre de la culture, Rachida Dati, a déjà évoqué l’idée d’une entrée payante pour Notre-Dame, notant que l’accès aux monuments religieux remarquables est généralement payant en Europe. « Dans toute l’Europe, l’entrée des édifices religieux les plus emblématiques est payante », souligne Rachida Dati dans un entretien avec Le Figaro.
La maire du 7e arrondissement de Paris avait quant à elle proposé un potentiel gain de 75 millions d’euros par an pour financer un grand plan de sauvegarde du patrimoine religieux. Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a également exprimé son soutien à cette initiative.
La loi de 1905 remise en question
Bien que le Premier ministre n’ait pas encore pris position, l’amendement Patrier-Leitus pourrait inciter l’exécutif à clarifier sa position. Le sujet suscite des débats dans le milieu politique et fait face à l’opposition de l’Église catholique, qui défend le principe de la gratuité d’accès aux édifices cultuels relevant de l’État, comme le stipule la loi de 1905.
Pourtant la République française a déjà spolié L’État les biens de l’Église à deux reprises. D’abord pendant la Révolution, puis en 1905. En agissant ainsi, il a pris la responsabilité de l’entretien de ces biens, laissant les communes s’occuper des églises et l’État des cathédrales. Seules les églises construites après 1905 appartiennent désormais à l’Église.
Aujourd’hui, face à son incapacité à assumer ses obligations, certains responsables politique osent proposer de faire payer les millions de touristes qui visitent Notre-Dame de Paris chaque année.
La cathédrale doit rouvrir le 7 décembre, après cinq ans de reconstruction colossale à la suite de l’incendie qui l’a ravagée en 2019, pour le moment le diocèse maintient la gratuité pour les fidèles.
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