Vatican : Quelle réforme pour l’Église ?

Publié le 19 Fév 2014
Vatican : Quelle réforme pour l’Église ? L'Homme Nouveau

Le 11 décembre 2013, dans la cathédrale de Milan, le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, a longuement traité du « risque de naufrage » de l’Église. La « situation est dramatique, apocalyptique » : le nombre des catholiques ne cesse de baisser ; les églises, pleines il y a un demi-siècle, sont vides aujourd’hui. Situation sans espoir ? Certes pas, disait le cardinal, mais situation qui exige un grand réalisme pour œuvrer à la renaissance véritable d’une évangélisation qui ne se paye pas de mots. Quelle réforme pour l’Église aujourd’hui alors que les rumeurs les plus alarmistes circulent sur la situation de l’Église et que le pape François a réuni les cardinaux dans ce dessein.

Vraie et fausse réforme

On date généralement l’adage Ecclesia semper reformanda, « l’Église doit toujours se réformer », du début du XVe siècle, à l’époque du Grand Schisme (1378-1417), où la nécessité d’une « réforme dans la tête et dans les membres », dans la papauté et dans tout le corps ecclésial, devenait évidente pour tous. Mais il fallut attendre plus d’un siècle pour voir ce grand désir du monde catholique aboutir véritablement, par-delà la réforme sous forme de révolte du protestantisme, avec le concile de Trente (1545-1563).

La réforme grégorienne

En fait, le thème de la réforme d’une Église, sainte en elle-même mais composée de pécheurs, datait du XIe siècle et de ce que l’on a appelé la réforme grégorienne (redressement de la papauté, de l’épiscopat, du clergé, lutte contre les empiétements des pouvoirs laïcs, de la corruption des clercs, de la simonie). Il faut préciser que cette réforme, dont Grégoire VII (1073-1085) fut l’un des principaux protagonistes, était déjà en œuvre dans le monachisme bénédictin, essentiellement clunisien, lequel a ensuite inspiré et soutenu l’œuvre des papes. La réforme grégorienne a ainsi consacré le fait que la vie religieuse est – ce qui est dans l’ordre des choses, en fonction de sa visée de perfection évangélique – le modèle des nécessaires rénovations de l’Église, soit par la réforme des ordres religieux anciens, soit par la création d’ordres nouveaux voulus comme « réformés » au moment de leur fondation, tels les cisterciens, plus tard les ordres mendiants. La quintessence de la tension de l’Église vers sa propre régénération se trouve ainsi dans les réformes des ordres religieux…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉglise

Texas : la messe tridentine restreinte à une seule paroisse

Suite au renvoi de Mgr Joseph Strickland, la célébration de la messe tridentine sera limitée à une seule paroisse dans le diocèse de Tyler, au Texas. Cette décision, approuvée par le Vatican, contraint les fidèles à se rendre désormais à l’église St. Joseph the Worker pour assister à cette forme liturgique.

+

messe tridentine
ÉgliseSynode sur la synodalité

Les conclusions du Synode : quel renouveau pour l’Église ?

Achevé en octobre dernier, le Synode sur la Synodalité a donné lieu à un « document final » qui présente les lignes directrices pour une « Église synodale » : continuité de Vatican II, évolution des processus de décision, décentralisation, rôle accru des conférences épiscopales, des femmes, création de ministères laïcs... Autant de pistes censées apporter un renouveau de l’Église. Présentation.

+

synode
ÉgliseTribune libre

Réduire une fracture : appel à la restauration des ordres mineurs

Texte de Mgr Athanasius Schneider | La théorie selon laquelle les ordres mineurs (qui ne requièrent pas l'ordination sacramentelle) sont une forme particulière de l'exercice du sacerdoce commun, théorie avalisée par le pape Paul VI dans le motu proprio Ministeria Quaedam (1972), qui s’est répandue dans la vie et la pratique de l'Église et qui a été juridiquement ratifiée par le pape François dans Spiritus Domini (2021), est étranger à la Tradition bimillénaire de l'Église universelle, tant en Orient qu'en Occident.

+

ordres mineurs