Y a-t-il trop d’hommes sur terre ?

Publié le 05 Nov 2013
Y a-t-il trop d'hommes sur terre ? L'Homme Nouveau

« Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de place pour tout le monde », écrivait Malthus et, un siècle plus tard, le biologiste et philosophe Julian Huxley décrétait que « l’homme est un cancer ». Ils font partie de ces pères de l’eugénisme, véritables tueurs en série, qui ont contribué à faire naître et alimenter le fantasme de la surpopulation. Alors que les démographes prédisent neuf milliards d’habitants en 2050 en même temps qu’une raréfaction des ressources naturelles, le commun des mortels s’inquiète de savoir s’il aura ou non sa place au grand banquet de la nature.

Un fantasme

L’on découvre, en analysant de plus près les documents des organismes internationaux qui alimentent cette inquiétude autant qu’ils en profitent, que l’idée de surpopulation mêle à la fois une politique eugéniste et un écologisme dévoyé. C’est parce que l’homme n’est plus considéré que comme un vivant parmi d’autres qu’il peut être supprimé s’il est de trop, pour préserver la terre que sa présence tuerait à petit feu… Cette anthropologie nouvelle et l’écologie radicale qu’elle implique sont aux fondements de la culture de mort dont l’avortement et la promotion de la contraception ne sont que les facettes les plus visibles. Il est donc fondamental d’en connaître les enjeux et les vecteurs de diffusion dans nos sociétés modernes, des décrets d’instances internationales jusqu’aux manuels scolaires de nos enfants.

Des raisons d’espérer

Des spécialistes de la question ont bien voulu en donner une analyse, nourrie à la fois de l’intelligence de la raison et de la sagesse de la foi. Ce que l’on découvre au fil des pages est parfois terrifiant et pourtant il y a des raisons d’espérer. La première est que des scientifiques et des philosophes honnêtes ont consacré leur vie à montrer au mieux les erreurs, au pire les mensonges, qui nourrissent l’idéologie de la surpopulation. Il ne s’agit pas de balayer d’un revers de main cette inquiétude : c’est un fait, le nombre d’humains va croissant. Mais ce que montrent ces scientifiques démographiquement incorrects, c’est que le taux de fécondité des femmes ne cesse de chuter et que si nous sommes toujours plus nombreux, c’est parce que nous vivons bien plus longtemps.  La baisse de la fécondité est dramatique, non seulement sur le plan moral puisqu’elle témoigne d’un refus d’ouverture à la vie, mais aussi sur le plan économique car ce sont les « actifs » qui travaillent et créent des richesses. Car, et c’est la deuxième raison d’espérer, il n’y a de richesse que d’hommes !  Les ressources de la terre ne sont certes pas infinies mais elles sont indéfinies dans la mesure où c’est l’homme qui, par la connaissance et les techniques qu’il acquiert, fait de tel ou tel élément naturel une ressource à exploiter. Que serait le fer si l’on ne savait s’en servir ?

L’homme à sa juste place

Ainsi, il est possible de travailler au développement des pays pauvres autrement qu’en distribuant des pilules contraceptives, tout comme nous pouvons effectivement préserver la Création en repensant notre manière de consommer sans sombrer dans un panthéisme qui nie la spécificité humaine. Une autre politique familiale et une anthropologie qui donne à l’homme sa juste place en même temps qu’un respect de l’environnement qui ne se fasse pas au détriment de l’homme sont possibles. 

Y a-t-il trop d’hommes sur terre ? Enquête au cœur de l’eugénisme, hors-série n°13, Éditions de L’Homme Nouveau, 64 p., 7 €.

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