1ers samedis de Fatima (4/9) | Pourquoi cinq premiers samedis ?

Publié le 10 Juil 2025
1ers samedis de Fatima cinq premiers samedis

La dévotion au Cœur immaculé de Marie est le dernier remède, avec le rosaire, donné par Jésus pour le salut du monde. © xiquinhosilva, CC BY 2.0

> 1925-2025 : Jubilé des 1ers samedis de Fatima | Cœur immaculé
Pour ce quatrième article de notre série sur la dévotion au Cœur immaculé de Marie demandée aux enfants de Fatima, le chanoine Mesureur explique l’origine et la signification des 1ers samedis pendant cinq mois.

 

Le 10 avril dernier, dans notre premier article sur la dévotion des premiers samedis du mois, nous citions la Reine du Ciel, qui s’adressait le 10 décembre 1925 à Lucie de Fatima, alors religieuse chez les sœurs de Sainte-Dorothée à Pontevedra : 

« Toi, du moins, tâche de me consoler, et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi… ».

Cette condition va intriguer sœur Lucie et, lorsque l’enfant Jésus lui-même se manifestera à nouveau à elle, quelques temps plus tard (le 29 mai 1930, à Tuy), pour insister sur la nécessité d’obéir à sa mère sur ce point, la religieuse osera demander : mais pourquoi cinq premiers samedis de suite ? Pourquoi pas sept, en l’honneur des sept douleurs ? Ou neuf, comme pour la dévotion des premiers vendredis ?

L’explication du Fils

« Ma fille, répond Jésus, le motif en est simple. Il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur immaculé de Marie :

      • les blasphèmes contre l’immaculée Conception,
      • les blasphèmes contre sa virginité,
      • les blasphèmes contre sa maternité divine, en refusant en même temps de la reconnaître comme Mère des hommes,
      • les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre dans le cœur des enfants l’indifférence ou le mépris ou même la haine à l’égard de cette mère immaculée,
      • les offenses de ceux qui l’outragent directement dans ses saintes images.

Voilà ma fille, le motif pour lequel le Cœur immaculé de Marie m’a inspiré de demander cette petite réparation, et, en considération de celle-ci, d’émouvoir ma miséricorde pour pardonner aux âmes qui ont eu le malheur de l’offenser. Quant à toi, cherche sans cesse, par tes prières et tes sacrifices, à émouvoir ma miséricorde à l’égard de ces pauvres âmes. »

On constate non seulement que la providence ne laisse rien au hasard mais aussi que le Ciel tient tellement à ce que les hommes adoptent cette dévotion-là que tout a été fait pour que les conditions en soient allégées, à commencer par le nombre de samedis.

« L’ultime moyen »

En effet, ce n’est pas la première fois que le Ciel fait connaître ses souhaits et demande qu’une dévotion voit le jour. Toute l’histoire du monde est une histoire d’amour entre le Créateur, dédaigné, et sa créature, choyée. Le premier ne se lasse pas de poursuivre et de tenter de sauver la seconde. Jusqu’à donner sa vie (à la croix), puis son corps (dans l’Eucharistie) et enfin son cœur (avec la dévotion au Sacré-Cœur). 

Toutefois, rien de tout cela n’a suffi et l’homme continue de se moquer de son Dieu et sauveur. Alors, il lui donne ce qu’il a de plus précieux : sa mère (ou plutôt redonne celle qu’il avait déjà donnée à tous sur la croix, le Vendredi saint).

Et il attend, cette fois, que ce don-là soit accueilli avec gratitude. Car il n’y en aura pas d’autre après. Lucie le révèle elle-même, dans un entretien avec le père Fuentès, le 27 décembre 1956 : 

« Elle [la Très Sainte Vierge] a dit, aussi bien à mes cousins qu’à moi-même, que Dieu donnait les deux derniers remèdes au monde : le saint rosaire et la dévotion au Cœur immaculé de Marie, et ceux-ci étant les deux derniers remèdes, cela signifie qu’il n’y en aura pas d’autres. »

Tout, mais pas ça !

Oui, le Seigneur Jésus nous fait comprendre que l’homme a intérêt à traiter sa mère de la meilleure des manières. Car :

  • lorsqu’il a été vendu, il a appelé le traître « mon ami » ;
  • lorsqu’il a été humilié et souffleté, il n’a rien dit ;
  • lorsqu’il a été crucifié, il a appelé le pardon sur ses bourreaux …
  • lorsque son Sacré-Cœur a été méprisé, il s’est doucement plaint ;
  • lorsque son précieux corps est outragé par des profanations et les manques ordinaires de respect, encore une fois, il se tait…

Mais si l’on offense sa mère, alors là, il déploiera toute l’étendue de sa colère divine, témoignage de son immense amour pour la plus pure et la plus aimée de ses créatures.

« Lorsque Dieu va châtier le monde, ajoute sœur Lucie, Il épuise auparavant tous les autres recours. Or quand il a vu que le monde n’a fait cas d’aucun, […] Dieu nous a offert avec une certaine crainte le dernier moyen de salut, sa Très Sainte Mère. Car si nous méprisons et repoussons cet ultime moyen, nous n’aurons plus le pardon du Ciel. […] Souvenons-nous que Jésus-Christ est un très bon Fils et qu’il ne permet pas que nous offensions et méprisions sa Très Sainte Mère. » 

Comme le raconte d’une façon inoubliable l’abbé Pierre Caillon (1916-2011), grand amoureux et fin connaisseur des apparitions de Fatima (il fut le président de « L’Apostolat mondial de Fatima » et rencontra beaucoup de personnes liées de près ou de loin aux apparitions) : 

« Quand j’étais plus jeune, j’ai eu un ami… C’était un colosse, vraiment… personne ici ne serait capable de lutter contre lui. Alors, quand nous nous amusions, quand nous chahutions, quand nous nous battions, quelquefois il disait : ‘Attention, ne me chatouillez pas là car je risquerais d’en tuer deux ou trois d’un seul coup de coude !’ Eh bien, Notre-Seigneur emploie un langage un peu analogue : “On offense ma mère sur les cinq points que j’ai évoqués… mais ne faites pas ça !” » 

Tout, mais pas ça !

Soyons, nous aussi, de bons fils de Marie.

Que l’amour de Jésus pour sa mère soit le nôtre ! Que sa tristesse et son indignation soient les nôtres ! Travaillons donc à réparer et consoler chaque premier samedi. Et au moins cinq fois de suite !

 


56f0bfc9 da1e 4f07 84d0 9fcdef26eed5 fatimaChanoine Adrien Mesureur,
ancien aumônier de l’école Notre-Dame-de-Fatima (près de Lille)
et responsable des retraites spirituelles de l’ICRSP à Loisy (près de Paris).

 

Retrouvez les premiers articles de cette série sur la dévotion au Cœur immaculé de Marie les 1ers samedis du mois : 

  1. Le Cœur immaculé de Marie : un remède pour notre temps
  2. Une dévotion qui plonge dans la Tradition
  3. Notre-Dame des Victoires

 

Chanoine Adrien Mesureur

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