1ers samedis de Fatima (5/9) | Cinq samedis pour réparer cinq outrages !

Publié le 10 Août 2025
salette Fatima outrages marie blasphème

En 1846, la Vierge a pleuré devant les enfants de La Salette. © Syrio, CC BY-SA 4.0

> 1925-2025 : Jubilé des 1ers samedis de Fatima | Cœur immaculé
Pour ce cinquième article de notre série sur la dévotion au Cœur immaculé de Marie demandée aux enfants de Fatima, le chanoine Mesureur développe les motifs de l’outrage et du blasphème mentionnés par Jésus et qui nécessitent réparation de notre part.

 

Nous l’expliquions le 10 juillet dernier : cinq samedis pour réparer cinq outrages. 

Le Seigneur est infiniment miséricordieux ; mais il est aussi infiniment juste ! Et il a trouvé bon de nous permettre de satisfaire sa soif de justice de cette manière-là, comme il le dit lui-même :

« Voilà ma fille, le motif pour lequel le Cœur immaculé de Marie m’a inspiré de demander cette petite réparation, et, en considération de celle-ci, d’émouvoir ma miséricorde pour pardonner aux âmes qui ont eu le malheur de l’offenser. »

 

Cela a-t-il encore un sens pour nous ?

Cependant, cela représente-t-il pour nous quelque chose ? Ou bien « blasphème », « outrage » et « offense » ne sont-ils plus que des mots dénués de réalité ? Nous vivons, après tout, à une époque qui a érigé le blasphème en droit ! On le croise un peu partout, à l’école, dans les journaux – papier ou télévisés –, dans les publicités… Un peu comme la violence, même la pire, devenue aujourd’hui un court paragraphe dans les « Faits divers ».

C’est oublier un peu vite que le Seigneur l’a condamné (1) : « Que celui qui blasphème le nom du Seigneur meure de mort ! » (cf. Lv. 14, 10-16) et que, dans les dix commandements, il vient immédiatement à la deuxième place, soulignant ainsi son importance.

Le Catéchisme de saint Pie X enseigne (n° 378) :

« Le blasphème est un horrible péché qui consiste en paroles ou actes de mépris ou de malédiction contre Dieu, la Sainte Vierge, les saints, ou contre les choses saintes. »

Sanctuaire de Notre Dame de La Salette Statue 01 fatima

© Tylwyth Eldar, CC BY-SA 4.0

Ainsi, ce n’est pas parce que le blasphème n’est qu’un péché de parole, sans conséquence – croit-on – pour le prochain, qu’il est de moindre importance. Au contraire, car il s’en prend au Seigneur lui-même et à sa mère bien-aimée, ce qui ne peut qu’attirer.

« Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder. C’est ça qui appesantit tant le bras de mon Fils. Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon Fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon Fils. »

Ce sont les paroles de « celle qui pleure », la Vierge de La Salette (1846).

 

Les faits sont pourtant là…

Alors, pour montrer à quel point ces péchés sont réels et actuels – et donc avec quel soin nous devons essayer de les réparer ! – voici quelques faits plus ou moins récents.

Notre étude se concentrant sur la Sainte Vierge Marie, nous omettons ceux qui touchent directement Dieu. Nous ne pouvons pas, toutefois, ne pas citer le blasphème par excellence – et relativement récent – qu’est ce refus de reconnaître la souveraineté absolue de Dieu, notamment sur les sociétés humaines. C’est un blasphème institutionnalisé, officiel, qui plonge l’humanité en opposition ouverte avec son créateur (et donc, contrairement à d’autres péchés qui peuvent avoir des circonstances atténuantes, celui-ci est proprement luciférien).

Ainsi, Charles Michel, ancien premier ministre de Belgique, osait cette énormité le 1er mai 2016 : « La loi des hommes prime la loi de Dieu, toujours ; la loi divine doit être contextualisée. » Bref, l’encyclique de Pie XI Quas Primas, instituant la fête du Christ-Roi, est on ne peut plus actuelle ! Publiée il y a cent ans, elle proclamait et célébrait la royauté du Christ, en réponse à l’indifférence religieuse, à la sécularisation croissante des sociétés modernes, et aux erreurs politiques du XXe siècle naissant.

Pour ce qui concerne Notre-Dame, le sanctuaire de Fatima révéla, en 1961, dans son bulletin mensuel, que :

« Une association impie et satanique a été fondée dans un certain pays, dont les membres s’engagent à proférer des blasphèmes contre la Très Sainte Vierge. Cette association s’occupe spécialement de recruter ses membres parmi les enfants, les incitant à répéter d’interminables ‘litanies’ d’injures contre la Mère de Dieu. Jusqu’où va la malice de certaines âmes…

Il est du devoir de tout bon chrétien qui voit l’honneur de sa Mère outragée, de réparer des crimes si exécrables. Une des demandes les plus instantes de Notre-Dame, lors de ses apparitions à Fatima, a été précisément la RÉPARATION envers son Cœur immaculé. Elle a même enseigné aux petits bergers une courte prière en leur recommandant de la répéter avant de faire quelque sacrifice : Ô Jésus, c’est pour votre amour, en réparation des offenses au Cœur immaculé de Marie et pour la conversion des pauvres pécheurs. »

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Si de telles choses arrivaient déjà au milieu du XXe siècle, bien plus religieux et qui n’avait pas encore connu cette vague d’apostasies et de « conversions » au satanisme à laquelle nous avons pu assister ces dernières années, que doit-on imaginer aujourd’hui ?

À chaque fois, avec une intention évidente de nuire. Et pour chaque fait connu, combien d’autres ignorés ? Chaque année, désormais, on recense environ 800 à 1 000 actes de vandalisme dans des églises ou sur des statues religieuses.

 

Le choc des images

Toutefois, cela ne s’arrête pas là. Car il y a aussi les blasphèmes, tant en paroles qu’en images… À se demander, en les découvrant, si ce n’est pas pire que de s’en prendre physiquement aux objets de dévotion ; car il en a fallu du mépris, voire la haine, pour arriver à ces horreurs ! Et quelles blessures et quelle laideur tout cela va-t-il provoquer dans les âmes ?

  • Nous ne citerons pas le spécialiste du genre, Charlie-Hebdo, car ses blasphèmes sont si répugnants qu’ils faut nous en protéger.
  • Cependant, sans aller jusque-là, comment ne pas frémir devant la comparaison de la douce Annonciation de l’Incarnation rédemptrice avec la GPA, démoniaque à plus d’un titre ?
  • Ou devant l’utilisation de l’image si vénérée de la Vierge douloureuse espagnole au défilé du gala du Met en 2018, et ce, devant des personnalités ecclésiastiques.  
  • Enfin – car le diable ne respecte rien, et surtout pas ce qui est le plus petit et le plus innocent – voici que, récemment, c’est la sainte famille à Bethléem, et tout spécialement l’Enfant Jésus et sa mère, qui ont été la cible du « service public ». Heureusement, comme de moins en moins de monde regarde Arte et les autres chaînes de France TV, on peut espérer que cela soit passé inaperçu…

Le mal est bien là, cependant, et notre devoir de fils est bien de consoler et réparer.

Que cette liste – bien loin d’être exhaustive – nous encourage à prendre très au sérieux la demande de Jésus-Christ : « Cherche sans cesse […] à émouvoir ma miséricorde ! » Ce n’est certainement pas à la légère qu’il a lancé son avertissement et fait entendre le cri de son Cœur, il y a maintenant un siècle !

 


56f0bfc9 da1e 4f07 84d0 9fcdef26eed5 fatimaChanoine Adrien Mesureur,
ancien aumônier de l’école Notre-Dame-de-Fatima (près de Lille)
et responsable des retraites spirituelles de l’ICRSP à Loisy (près de Paris).

 

1. « Or voilà que le fils d’une femme israélite qu’elle avait eu d’un Égyptien parmi les enfants d’Israël, étant sorti, eut une querelle dans le camp avec un Israélite. Et comme il blasphéma le nom de Dieu et le maudit, il fut conduit à Moïse (or sa mère s’appelait Salumith, fille de Dabri, de la tribu de Dan) ; et on le mit en prison, jusqu’à ce qu’on sût ce que commanderait le Seigneur. Le Seigneur parla à Moïse, disant :

« Fais sortir hors du camp le blasphémateur ; que tous ceux qui l’ont entendu mettent leurs mains sur sa tête, et que tout le peuple le lapide. Et aux enfants d’Israël, tu diras : Un homme qui maudira son Dieu, portera son péché ; et que celui qui blasphémera le nom du Seigneur, meure de mort ; toute la multitude le lapidera, soit qu’il soit citoyen ou étranger. Que celui qui blasphème le nom du Seigneur meure de mort. » »

 

Retrouvez les premiers articles de cette série sur la dévotion au Cœur immaculé de Marie les 1ers samedis du mois : 

  1. Le Cœur immaculé de Marie : un remède pour notre temps
  2. Une dévotion qui plonge dans la Tradition
  3. Notre-Dame des Victoires
  4. Pourquoi cinq premiers samedis ?

 

Chanoine Adrien Mesureur

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