Fin juillet, en Grande-Bretagne, des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes juste après le meurtre de trois fillettes par un supposé migrant africain.
Le 29 juillet, trois petites filles, respectivement de 6, 7 et 9 ans, participaient avec leurs camarades à des activités de danse et de musique dans la ville de Southport, au nord-ouest de l’Angleterre. Soudain, un adolescent de 17 ans entra dans le club où se déroulait la séance et, armé d’un couteau, tua les trois petites filles. Cinq autres enfants et deux adultes sont pour leur part dans un état grave. Des manifestations prennent place et se répandent dans plusieurs agglomérations du Royaume-Uni dont Manchester, Liverpool, Londres et même à Belfast, en Irlande du Nord. Rapidement, elles tournent à l’émeute et des violences éclatent contre les hôtels où résident les demandeurs d’asile. Obligée d’évacuer ces derniers, dont la vie est en danger, la police, en première ligne, subit elle aussi les attaques. La violence et la mobilisation sont dopées par une rumeur qui circule sur les réseaux sociaux. Celle-ci affirme que le meurtre des trois petites filles a été commis par un demandeur d’asile musulman. En fait, le coupable est né en Grande-Bretagne, dans une famille chrétienne venue du Rwanda. Il n’en reste pas moins un migrant de deuxième génération. À partir du 10 août, on assiste à des contre manifestations dites antiracistes. Se côtoient dans leurs rangs la gauche travailliste du Premier ministre Keir Starmer et des personnes issues de l’immigration. Au milieu des pancartes « Refugees Welcome » [1], certains portent le foulard palestinien, amalgamant ainsi des problématiques sans aucune relation. Sur des vidéos, on voit des fondamentalistes musulmans répondant qu’ils sont prêts à se battre. À Londres, en pleine manifestation, un conseiller municipal de la ville de Dartford, Ricky Jones, va même jusqu’à réclamer que l’on « tranche la gorge des fascistes ». Les mains sortent des poches pour l’applaudir. On est, à ce point, à la limite d’un début de guerre civile. Par chance pour les Britanniques, brusquement le mouvement s’inverse. D’abord, faut-il dire, parce que la justice britannique frappe vite et fort contre les extrémistes des deux camps. Mais aussi parce que, les autorités elles-mêmes le reconnaissent, tous les manifestants anti-immigration ne sont pas des casseurs ou des extrémistes. Au mois de février, un sondage Ipsos révélait que 69% des Britanniques désapprouvent la politique migratoire de leur pays. Il y a…