La bataille de Bouvines (1/4) : Le Dimanche de Bouvines

Publié le 17 Sep 2024
dimanche de bouvines

« Philippe-Auguste à Bouvines », illustration publiée dans le supplément illustré du Petit Journal, 26 juillet 1914.

Dossier | 810e anniversaire de la bataille de Bouvines : Une victoire unificatrice
Combat décisif entre le roi de France et l’empereur Otton de Brunswick, la célèbre bataille de Bouvines a été racontée par plusieurs chroniqueurs du Moyen Âge. On connaît donc bien son déroulement, ses différents protagonistes, les épisodes glorieux ou malheureux qui l’émaillèrent et ses conséquences politiques déterminantes pour les destinées de la France.

  Le dimanche 27 juillet 1214, le roi Philippe, à la tête de son ost, remportait à quelques lieues à l’ouest de Lille, à Bouvines, sur l’empereur Otton et ses alliés, une victoire aussi disputée que fulgurante. Le récit de cette bataille nous est connu grâce aux chroniqueurs, l’anonyme de Béthune, Philippe Mousket (ou Mouskes), auteur d’une Chronique rimée, ou encore Michel de Harnes. Le plus fameux de ces récits fut inséré dans la Gesta Philippi Augusti par Guillaume le Breton, moine proche du chancelier Guérin, qui était aux abords du champ de bataille, récitant des psaumes pour que Dieu protège la France et son roi. Plus tard, entre 1221 et 1225, Guillaume le Breton devait réserver une place de choix à Bouvines dans la Philippide. Au cours des trente-quatre premières années de son règne, Philippe II s’était imposé comme un grand monarque, remarquablement intelligent, sachant profiter des faiblesses de ses adversaires, poursuivant avec ténacité la politique de ses ancêtres afin d’arrondir le pré carré capétien : Vermandois, Bas-Berry, Normandie, Maine, Anjou, Auvergne et, de manière incertaine, le Poitou, dont les barons, conduit par le sénéchal Savary de Mauléon, entendaient avant tout conserver leur indépendance, s’appuyant pour ce faire tantôt sur la France tantôt sur l’Angleterre. Le royaume était gouverné avec sagesse par le roi et les conseillers qui l’entouraient, frère Guérin, évêque de Senlis et chancelier de France, le maréchal Henri Clément ainsi que Barthélemy de Roye. Le trésor était bien rempli. Partout, baillis et sénéchaux représentaient le Roi, gardaient ses forteresses, administraient ses domaines et rendaient la justice en son nom. Au royaume des Lys, tout était justice, administrer et juger, c’était tout un.

La France prise en tenailles

Au printemps 1214, le roi Philippe dut faire face à une véritable coalition qui prenait la France en tenailles. Au nord, l’empereur, Otton IV de Brunswick, le comte de Flandres, Ferrand, le comte de Boulogne, Renaud de Dammartin, le comte de Brabant, Henri de Louvain, et le comte de Limbourg menaçaient Lille.…

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Philippe Pichot Bravard

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