Le Pape nous donne un modèle de prière dans la figure du Roi David

Publié le 03 Juil 2020
Le Pape nous donne un modèle de prière dans la figure du Roi David L'Homme Nouveau

Commentaire de l’allocution du Pape lors de l’Audience générale du 24 juin 2020.

Dans la série d’allocutions sur la prière, le Pape en arrive à l’un des grands orants de l’Ancien Testament : David, à qui la tradition attribue une grande partie du psautier. Parmi les 150 psaumes on trouve le Miserere (ps 51), l’une des prières les plus célèbres du psautier, psaume pénitentiel des plus intenses et des plus répétés, chant du pécheur et du pardon, profonde méditation sur la faute et sur la grâce.

Moines, nous le chantons aux Laudes chaque jour. Depuis de nombreux siècles, il s’élève vers le Ciel comme un soupir de repentir et d’espérance adressé à Dieu miséricordieux. On le trouve pour la première fois sur les lèvres de David invité à la pénitence par les paroles sévères du prophète Nathan qui lui reprochait l’adultère avec Bethsabée aggravé du meurtre de son mari Urie. Toutefois, le psaume s’enrichit au cours des siècles suivants par la prière de nombreux autres pécheurs, qui reprennent les thèmes du cœur nouveau et de l’Esprit de Dieu communiqué à l’homme racheté, selon l’enseignement des prophètes Jérémie et Ézéchiel. Les thèmes de ce psaume sont au nombre de deux :

Il y a tout d’abord la région ténébreuse du péché (v. 3-11) dans laquelle l’homme se trouve depuis le début de son existence. Ce Psaume apparaît bien comme une analyse du péché qui provient de la liberté humaine mal utilisée. Puis vient la région lumineuse de la grâce (v. 12-19). C’est le deuxième aspect de ce psaume qui concerne la miséricorde. Si l’homme confesse son péché, la justice salvifique de Dieu est prête à le purifier radicalement. Par la confession des fautes, un horizon de lumière dans lequel Dieu est à l’œuvre s’ouvre pour l’orant. Le Seigneur n’agit pas seulement négativement, en éliminant le péché, mais il recrée l’humanité pécheresse à travers son Esprit vivifiant. Il donne vraiment à l’homme un cœur nouveau et pur, une conscience renouvelée et il lui ouvre la possibilité d’une foi limpide et d’un culte agréable à Dieu. Origène parle à ce propos d’une thérapie divine, que le Seigneur accomplit à travers sa parole et à travers l’œuvre de guérison du Christ : « de même, dit-il, que, pour le corps, Dieu prédispose les remèdes des herbes thérapeutiques savamment mélangées, il prépare également des médicaments pour l’âme, grâce aux paroles qu’il communique, en les transmettant dans les divines Écritures. » Comment ne pas penser en lisant l’homélie du Pape à l’apôtre de la miséricorde, sainte Faustine Kowalska qui écrit dans son Journal : « la miséricorde divine est plus forte que notre misère. Il n’y a besoin que d’une chose : que le pécheur entrouvre un peu la porte de son propre cœur. Le reste c’est Dieu qui l’accomplira. » Et elle disait au Seigneur : « Chaque chose commence dans ta miséricorde et finit dans ta miséricorde. »

 Le fait que David ait péché est très important pour nous humains, car dans la tradition biblique David apparaît comme un ancêtre du Messie. Si Jésus est bien le Messie royal sans péché, il est aussi le grand prêtre et le serviteur souffrant offrant sa vie pour la multitude de pécheurs que nous sommes tous. Comme David, Jésus est né à Bethléem qui signifie « maison du pain ». L’histoire nous dit qu’il était berger avant de devenir roi. En cela aussi, il est l’image du Christ Bon Pasteur, donnant sa vie en rançon pour ses brebis. Sachons nous aussi à l’instar de David nous adonner à la prière qui ennoblit les âmes et marchons comme les mages vers Bethléem pour y retrouver l’Enfant et sa Mère. La noblesse de David ne vient pas de son péché bien sûr mais de sa prière, expression de son espérance en la miséricorde de Dieu.

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