A quotidien n°90 : guider le monde

Publié le 13 Nov 2020
A quotidien n°90 : guider le monde L'Homme Nouveau

Pas vraiment pro-Trump, ni même simplement à droite, Le Monde diplomatique (novembre 2020) constate malgré tout que l’ambition internationale de Joe Biden et du camp démocrate est de remettre les États-Unis d’Amérique à la tête du monde.

« Guider le monde démocratique ». Tel est le slogan qui résume le programme de politique étrangère de M. Joseph Biden. Pour préciser le contenu de cette ambition, le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine a signé en mars 2020 une tribune intitulée « Pourquoi l’Amérique doit diriger à nouveau ». Il y constate que « le système international que les États-Unis ont si précautionneusement bâti est en train de se fissurer ». Et oppose ce déclin aux triomphes remportés par son pays — victoire lors de la seconde guerre mondiale, chute du rideau de fer —, qui ont défini l’ordre international libéral dans ses versions bipolaire (1947-1991), puis unipolaire (1991-2008). L’ancien vice-président de M. Barack Obama admet certes que les maux américains les plus graves — de l’échec général du système éducatif à l’inégalité de l’accès aux soins, en passant par la faillite de la politique pénitentiaire — sont aujourd’hui de nature interne. Il n’en martèle pas moins que la diplomatie demeure l’une des sources premières de l’influence des États-Unis, et que leur relation au monde, abîmée par l’administration Trump, doit être restaurée en priorité, « non seulement par l’exemple de notre puissance, écrit-il, mais aussi par la puissance de notre exemple ».

Ce concept de restauration et d’exemplarité imprègne toute la plate-forme démocrate en matière de politique étrangère. Ses rédacteurs — l’immense majorité des éditorialistes américains mainstream, dont les contributions sont filtrées par les experts Ely Ratner et Daniel Benaim — jugent que le monde ne saurait « s’organiser lui-même ». (…) Cet ordre devrait donc être rebâti, et non repensé. Les États-Unis, qui détiennent les plans de l’immeuble originel, dont les fondations demeurent, reprendraient logiquement la triple casquette de promoteur, de maître d’œuvre et de syndic de copropriété. 

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

L’action politique (4/5) | Les devoirs de justice générale en situation d’illégitimité du pouvoir

DOSSIER « Réflexions sur l’action politique » | La cité colonisée par les intérêts particuliers, le bien commun oublié, le mal-être et les difficultés partout : que faire ? La claire vision de la situation et la morale de l’action imposent d’agir et, dans la lignée d’Aristote et de saint Thomas d’Aquin, deux ouvrages contemporains proposent des moyens immédiats pour chacun de faire sa part dans la restauration de l’ordre.

+

action politique
SociétéÉducation

Les écoles hors contrat en plein essor malgré les contraintes

Portées par des parents, des réseaux confessionnels ou sociaux et désormais des acteurs privés, les écoles hors contrat connaissent une croissance régulière. Professionnalisation, diversification des profils et motivations contrastées des familles dessinent les contours d’un secteur de plus en plus structuré. Entretien avec Augustin Yvan, responsable du développement à la Fondation pour l’école.

+

école hors contrat