Au quotidien n° 94 : librairie ou bibliothèque ?

Publié le 19 Nov 2020
Au quotidien n° 94 : librairie ou bibliothèque ? L'Homme Nouveau

Dans un billet vigoureux publié sur son site, Baptiste Rappin, philosophe du management, auteur de plusieurs ouvrages aussi décapants que profonds, se prononce sur la non ouverture des librairies. A contre-courant :

Vous croyez savoir, vous croyez deviner, belles âmes, où je veux en venir : que les librairies, ces hauts lieux de la culture, ces bastions de la République des Lettres, ne puissent rester ouvertes pendant le confinement, elles qui représentent la saine bouffée d’oxygène dans l’étouffoir macronien, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. (…) À rebours de tous ceux qui pleurent devant la fermeture des librairies, au contraire de tous ceux qui s’indignent de la solidarité des hypermarchés qui condamnent leurs rayons culturels, j’applaudis ce maudit virus, loué soit-il !, d’avoir permis, contre leur propre volonté – c’est encore plus exquis – , à moult brebis égarées d’échapper au dernier roman de Marc Lévy, à l’autobiographie de Raphaël Enthoven ainsi qu’ au tout fraîchement sorti pastiche de Michel Onfray (Ah Plutarque ! Si tu savais…). Qu’un virus couronné vienne mettre un terme à l’industrie culturelle, qui dégueule des livres comme l’on débite des téléphones intelligents dans un atelier chinois ou des morceaux de carne dans un abattoir, mais que la République tient en si grand honneur, aurait de quoi réjouir un royaliste qui assumerait un sens certain de l’ironie.

Non, Mesdames et Messieurs les promoteurs de la Culture, tout Livre n’est pas sacré et il est de saints autodafés – j’en pratique moi-même de temps à autre, jugeant certaines ‘productions’ indignes de peupler mes étagères. L’honnête homme, si cette expression signifie encore quelque chose, possède une bibliothèque et peut en toute sérénité se confiner quelques années (le confinement est pour lui sinon un mode de vie du moins une aspiration), le temps de patiemment relire tous les chefs d’œuvre qu’elle contient ; il n’est pas de ceux qui attendent le confinement pour franchir les portes d’une librairie, mieux encore, il a depuis belle lurette cessé de fréquenter ces lieux par trop proprets et lisses pour être profonds ; il sait donc que les gémissements qui accompagnent la fermeture des librairies ne témoignent de rien d’autre que de la métempsychose du con.

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéBioéthique

Avortement en France, 50 ans de tragédie nationale

Entretien | L’inquiétude montante sur l’état catastrophique de la natalité française ne semble pas réveiller les consciences sur la banalisation de l’avortement, alors que le lien est évident autant que l’impact sur la société. Un drame auquel aucune réponse n’est apportée, les raisons profondes n’en étant pas étudiées.

+

avortement en france
Société

SDAT : Chasseurs de terroristes

Entretien | Unité d’élite de la Police judiciaire, la Sous-Direction antiterroriste a pour mission de neutraliser les terroristes et d’empêcher les attentats. Nathalie Perez, grand reporter, vient de publier un livre enquête sur ces femmes et ces hommes de l’ombre et leur métier aussi dangereux qu’éprouvant. Elle nous décrit cette organisation qui garantit notre sécurité quotidienne.

+

terroriste
SociétéDoctrine socialeLettre Reconstruire

Carlos Sacheri : Les nationalisations

Lettre Reconstruire | Carlos Sacheri – El Orden natural | Un peu oubliée aujourd’hui, mais pouvant revenir en raison de la crise économique qui touche une grande partie de l’Occident, la question des nationalisations est traitée par Carlos Sacheri qui rappelle à ce sujet la position catholique dans El Orden natural.

+

nationalisation

Vous souhaitez que L’Homme Nouveau poursuive sa mission ?