Depuis le 31 octobre, l’Angleterre et le Pays de Galles imposent des zones tampons de 150 mètres autour des cliniques d’avortement, interdisant toute influence extérieure. Cette mesure, critiquée par la Conférence des évêques, suscite des inquiétudes sur la liberté de prier et d’exprimer publiquement ses convictions.
Des « zones tampons » sont désormais en place autour des cliniques pratiquant des avortements en Angleterre et au Pays de Galles, afin de garantir la protection des femmes et tenir à l’écart les militants anti-IVG, a annoncé jeudi le gouvernement britannique. Cette mesure avait été adoptée en 2023, mais son application avait été reportée. Ainsi, un périmètre de 150 mètres sera établi autour de toutes les cliniques et hôpitaux proposant des services d’avortement, selon le communiqué du ministère de l’Intérieur. Dans ce périmètre, « le fait d’influencer (…) la décision d’une femme de recourir à l’avortement constituera une infraction pénale », précise le communiqué.
Cette mesure controversée, appliquée en Angleterre et au Pays de Galles, vise à interdire toute personne souhaitant informer des réalités de l’avortement et donc potentiellement dissuader les femmes d’avorter.
La mise en œuvre de cette loi a suscité de vifs débats au sein de la société britannique. De nombreux citoyens ont estimé que leur liberté est ici injustement restreinte. En effet, depuis plusieurs années, des citoyens pro-vie se rassemblent pacifiquement pour défendre la vie des enfants à naître, souvent en priant silencieusement ou en tenant des pancartes sur lesquelles figurent des versets bibliques.
Le 6 février 2023, Stephen Green, prédicateur chrétien âgé de 72 ans, a manifesté dans la zone tampon de la clinique MSI Reproductive Choices située à l’ouest de Londres. À la suite de cet évènement, il a été condamné à une amende de 2 880 euros pour avoir brandi une pancarte avec un verset biblique : « C’est toi qui m’as formé les reins, qui m’as tissé au ventre de ma mère. » Ces actes, bien que discrets et respectueux, sont désormais criminalisés.
La Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles a qualifié cette mesure d’« inutile et disproportionnée », dénonçant une restriction de la liberté de prier même de manière silencieuse devant ces établissements.
Les citoyens britanniques sont de plus en plus nombreux à s’inquiéter de ces dérives liberticides. Une pétition demandant au premier ministre Keir Starmer de protéger le droit à la liberté a déjà recueilli près de 60 000 signatures.
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