Refus du vaccin : condamné à verser 12,7 millions à une employée catholique

Publié le 12 Nov 2024
vaccin
Licenciée pour avoir refusé le vaccin contre le COVID-19 en raison de ses convictions religieuses, Lisa Domski a obtenu gain de cause devant la Cour fédérale de Detroit. Le jury a condamné Blue Cross Blue Shield of Michigan à lui verser 12,7 millions de dollars.

 

Le 8 novembre 2024, un verdict historique a été rendu en faveur de Lisa Domski, une employée licenciée pour avoir refusé le vaccin contre le COVID-19, invoquant ses convictions religieuses. La Cour fédérale de Detroit a octroyé à cette fidèle catholique une indemnité record de 12,7 millions de dollars.  

Lisa Domski, une informaticienne dévouée de Blue Cross Blue Shield of Michigan (BCBSM) depuis 38 ans, a refusé la vaccination contre le COVID-19 car la composition des vaccins disponibles, liée à des lignées cellulaires issues de fœtus avortés, représentait une atteinte grave à ses principes. Conformément au processus établi, elle a soumis une demande d’exemption accompagnée d’une déclaration personnelle et des coordonnées de son prêtre. Toutefois, malgré la solidité de sa démarche et le fait qu’elle travaillait depuis son domicile, sa demande a été refusée, et elle a été licenciée. 

Son avocat, Jon Marko, a plaidé que BCBSM avait ignoré l’obligation de respecter la conscience religieuse de Lisa Domski. Il a souligné que celle-ci n’exposait pas ses collègues à un risque, travaillant entièrement à distance depuis le début de la pandémie. « Elle respectait toutes ses obligations professionnelles sans contact physique avec d’autres employés », a déclaré l’avocat. « Pourtant, BCBSM a choisi de lui imposer un ultimatum, la forçant à choisir entre sa foi et son emploi. » 

La question des vaccins anti-COVID a suscité des réactions diverses au sein de l’Église catholique. En décembre 2020, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi avait jugé « moralement acceptable » de recevoir les vaccins développés à partir de lignées cellulaires de fœtus avortés, en l’absence d’alternatives.

Néanmoins, cette déclaration rappelait fermement que la vaccination devait rester volontaire. En août 2021, le pape François a encouragé la vaccination, la qualifiant « d’acte d’amour », une position soutenue par l’Église en Angleterre et au Pays de Galles. 

Lisa Domski, quant à elle, a estimé que recevoir le vaccin constituait une contradiction avec sa foi. Sa résistance repose sur une lecture scrupuleuse des enseignements catholiques, plaçant la conscience et la valeur de la vie humaine au-dessus des pressions extérieures. 

Le jury a tranché en faveur de Lisa Domski, infligeant à BCBSM des dommages punitifs importants, reflétant la gravité de leur décision. Avec des dizaines de dossiers similaires en cours, les actions menées par Lisa Domski et son avocat, Jon Marko, mettent en lumière un message clair : la conscience religieuse n’est pas une simple formalité administrative.  

 

>> à lire également : Tensions à Glasgow : une église catholique défendue contre une marche loyaliste

 

Magdelaine Oyhanto

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