Une redécouverte fascinante des sculptures médiévales de Notre-Dame

Publié le 19 Nov 2024
sculpture
Le musée national du Moyen Âge, dans l’hôtel de Cluny (Paris), dévoile à partir de ce mardi 19 novembre une exposition captivante mettant en lumière les découvertes issues des fouilles réalisées à Notre-Dame. Parmi elles, de nombreux fragments restaurés des sculptures des XIIe et XIIIe siècles. Ces œuvres polychromes témoignent de l’incroyable richesse artistique de l’époque médiévale.

 

Certaines sculptures de la cathédrale Notre-Dame de Paris, jusque-là inconnues ont été découvertes puis restaurées grâce aux travaux entamés à la suite de l’incendie de 2019. Ces travaux, menés par le musée de Cluny, ont permis de redonner vie à des trésors artistiques longtemps oubliés, éclipsés par les bouleversements historiques et les transformations de la cathédrale au fil des siècles.

Ces œuvres, souvent victimes de destructions pendant la Révolution, proviennent de différentes parties de la cathédrale : le chœur, le portail central, et bien d’autres. « Ces sculptures étaient endormies. Nous leur avons redonné vie ! » s’enthousiasme Damien Berné, conservateur en chef du musée.

Les visiteurs débuteront leurs parcours par les somptueuses statues-colonnes qui ornaient autrefois le portail Sainte-Anne. Bien que décapitées et brisées durant la Révolution, ces fragments ont été minutieusement nettoyés et réassemblés. Des recherches approfondies ont permis de redécouvrir des détails fascinants comme des vêtements ornés de broderies dorées et des inscriptions permettant d’identifier certaines figures, comme le roi Salomon deviné grâce à la trace d’un « O ».

Ces figures, jadis placées à la vue des passants, révèlent aujourd’hui la grandeur et la finesse des sculptures médiévales, notamment à travers la beauté des drapés et la précision des traits faciaux.

Des symboles

En explorant les couleurs vives du portail central, les restaurateurs ont été surpris de découvrir une polychromie ancienne, incluant des traces de vermillon, qui révèle la richesse décorative perdue. Les sculptures, marquées par le temps, montrent aussi des représentations saisissantes comme des figures aux visages violacés symbolisant la décomposition. Ces visages décharnés, peut-être destinés à évoquer la souffrance ou la fin du monde, rappellent l’importance symbolique des sculptures, au-delà de leur aspect purement décoratif.

L’exposition ne se contente pas de montrer les sculptures dans leur état restauré, mais raconte aussi l’histoire de leur redécouverte, de leur restauration et des défis auxquels les restaurateurs ont dû faire face. Par exemple, certains fragments ont dû être replacés dans leur contexte d’origine grâce à des analyses minutieuses, y compris des technologies de pointe, comme la photogrammétrie et l’imagerie 3D.

Cette exposition replace chaque fragment dans son contexte historique, révélant des anecdotes surprenantes. Certaines découvertes incluent des fragments du couronnement de la Vierge, ainsi que des figures de saints et d’anges qui décorent les portails. Ces éléments, bien qu’endommagés, permettent de comprendre l’ampleur de l’art religieux médiéval, tant dans sa dimension spirituelle que dans sa capacité à émouvoir.

Les visiteurs de l’exposition pourront également admirer un ensemble d’objets religieux liés à ces sculptures, comme des reliquaires et des éléments de mobilier liturgique, offrant ainsi un panorama complet de l’art chrétien au Moyen Âge. En révélant ces trésors oubliés, le musée de Cluny donne à voir un aspect méconnu et fascinant de l’histoire de Notre-Dame, tout en nous rappelant l’importance de préserver notre patrimoine pour les générations futures.

Ce retour en lumière des sculptures de Notre-Dame constitue non seulement une rétrospective de l’histoire médiévale de Paris, mais aussi un hommage à la résilience de la cathédrale et à la passion des chercheurs et restaurateurs qui œuvrent à sa restauration.

 

>> à lire également : Un amendement pour rendre payant l’accès à Notre-Dame de Paris ?

 

Blanche le Portel

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